(Agence Ecofin) - Unity Bank a indiqué dans un communiqué, ne pas être à l'origine des intimidations subies par l'investisseur américain Milost Global. « Ces menaces ne proviennent pas de nous, et nous ne sommes pas en mesure d'apporter une réponse à cette allégation », peut on lire dans un communiqué de la banque, à l'endroit des investisseurs du Nigerian Stock Exchange.
Dans une note d'information publiée en début de semaine précédente, la firme de private equity fondée par l'ex champion de boxe sierra-leonais Engerton Forster, a dénoncé une campagne d'intimidation en provenance de milieux d'affaire au Nigéria, à la suite de l'annonce faite par l'agence d'information Bloomberg, d'un projet d'investissement d'un milliard $ avec prise de participation majoritaire dans le capital de la Unity Bank.
Dans ce contexte, il révélait avoir eu des discussions avancées avec des dirigeants de la banque nigérianne qui avaient été actées par des engagements fermes. Unity Bank reconnait certains de ces faits, sans parvenir aux mêmes conclusions.
La banque confirme avoir été en discussion avec de nombreux partenaires potentiels pour financer sa recapitalisation, parmi lesquels Milost Global. Elle indique, par ailleurs, que si son top management a visité les bureaux de la firme new-yorkaise, c'était juste une amabilité et une procédure usuelle, et que d'aucune façon l'objectif de la rencontre était de parler d'investissement de manière claire.
Unity Bank admet aussi avoir reçu une proposition de Milost Global, mais qu'elle était encore en train de l'examiner. Il n'en demeure pas moins, que la banque n'a, à aucun moment, informé ses investisseurs de ce début des discussions, dans l'objectif de trouver un partenaire stratégique.
Il n'est pas exclu, qu'une stratégie conservatrice ait été mise en place pour empêcher une entrée au capital de Unity Bank par Milost Global, mais son origine reste difficile à déterminer. Les intérêts peuvent être variés. La banque jusqu'en fin 2017 comptait dans son conseil d'administration Aminu Babangida (photo), le fils de l'ancien président Ibrahima Babangida, dont on retrouve aussi les traces chez Trafigura, l'un des géants suisses du trading pétrolier.
Une prise de contrôle d’Unity Bank par l’américain Milost Global pourrait ouvrir la boite de Pandore de ces acteurs du monde nigérian des affaires et de la politique, qui défendent chèrement leurs intérêts. Rappelons que l'exposition de Unity Bank à des risques sains provient majoritairement du secteur du commerce général. En 2016, ce dernier concentrait 22,3% des prêts accordés par la banque. On retrouvait à la suite l'agriculture (17,5%), mais aussi l'immobilier (12,3%) et le pétrogazier (9,7%), deux secteurs où l'ancien président nigérian Babangida avait redistribué un certain nombre de cartes.
Idriss Linge
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