(Agence Ecofin) - Ces dernières années en Tunisie, les hommes politiques ont investi dans les médias, surtout dans les chaînes de télévision. Le ton ou la ligne éditoriale de chaque support médiatique montre bien sa proximité avec son propriétaire. Une analyse du nouveau paysage audiovisuel tunisien est faite sur la plateforme webmanagercenter.com.
Attounsya Tv a recommencé à émettre en novembre 2013, après quatre mois d’interruption, à la suite d’un accord entre le patron de la chaîne, Sami Fehri, et l’homme d’affaires Slim Riahi, par ailleurs président de l’Union patriotique libre (Upl).
Le patron de la chaîne Al Janoubya Tv est Mohamed Al Ayachi Al Ajroudi, chef du parti politique Al Tounissi pour la liberté et la dignité. Plusieurs fois, il a été interviewé sur son média qui lui offre alors une tribune pour exposer son projet de société.
Autre patron d’une chaîne de télévision qui s’est fait interviewé, c’est Larbi Nasra, le créateur d’Hannibal Tv. Sa formation est Le mouvement républicain.
Quant à Taher Belhassine, il ne manque pas d’utiliser sa chaîne, Al Hiwar Attounsi Tv, pour régler ses comptes avec les islamistes d’Ennahdha au pouvoir, et les partis de la Troïka. Taher Belhassine a milité au sein du parti Nidaa Touness, avant d’en démissionner.
Hachmi Hamdi, le président du courant Al Mahaba, qui dispose de députés à l’Assemblée nationale constituante, ne manque pas de mobiliser sa chaîne pour défendre ses idées. Al Moustakela Tv émet à partir de Londres, la capitale britannique.
Nabil Karoui (photo) a récemment lancé sa propre formation politique, Tahia Tounes ou Vive la Tunisie. Mais sa chaîne de télé, Nessma Tv, avait déjà pris une coloration politique et, surtout, affiché son parti pris pour Ennahdha. Cette situation a été dénoncée par le journaliste Hamza Belloumi qui avait fini par démissionner de la chaîne. Il disait ne plus supporter les relations « ambigües » entre son patron, Nabil Karoui, et Slim Riahi. Hamza Belloumi expliquait qu’après avoir demandé en vain des clarifications sur la ligne éditoriale de Nessma Tv, il n’a pas supporté l’ingérence de la direction dans la ligne rédactionnelle du programme qu’il animait.
Le paysage audiovisuel tunisien n’est pas le seul configuré ainsi. Mais il manque des garde-fous malgré l’existence d’une Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).
Lire aussi :
31/10/2013 - Bataille pour le contrôle des médias audiovisuels en Tunisie
26/12/2013 - Nabil Karoui crée son propre parti baptisé Vive la Tunisie
08/01/2014 - Tunisie : le projet de constitution menacerait la liberté d’expression audiovisuelle
31/12/2013 - Tunisie : autorisation préalable pour réaliser des reportages sur les lieux de culte
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.