(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le gouvernement vient de revoir à la hausse les droits de douane frappant la volaille importée afin de protéger les producteurs locaux. Les prélèvements sont désormais de 62 % et 42 % respectivement sur la volaille non désossée et désossée contre 37 % et 12 % auparavant.
Ce niveau reste inférieur au taux d’imposition préconisé par l’Association sud-africaine de la volaille (SAPA), soit 82 % sur les deux catégories de produits. Cette augmentation des tarifs concerne toutes les origines d’importation excepté l’offre provenant de l’Union européenne (UE) et des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) en raison des accords de libre-échange existants.
Si d’après Sidwell Medupe, porte-parole du ministère sud-africain du Commerce et de l’Industrie, cette démarche ne cible aucun pays en particulier, les importations depuis le Brésil et les USA, pourraient potentiellement être impactées. Face à cette perspective, les autorités américaines ont déjà affiché leur opposition.
« Le gouvernement américain est profondément déçu par la décision d’augmenter les droits de douane déjà élevés sur la volaille à des niveaux sensiblement supérieurs. S’assurer que les exportations américaines de volaille continuent à avoir un accès équitable au marché sud-africain est crucial », a confié à Bloomberg, Robert Mearkle, un porte-parole de l’Ambassade américaine à Pretoria.
Pour l’heure, l’industrie américaine de la volaille bénéficie d’un contingent d’exportation de 65 000 tonnes de volaille vers l’Afrique du Sud en vertu d’un accord signé en 2016. Bien qu’ayant permis à la nation arc-en-ciel de se maintenir dans l’AGOA, cette entente a été dénoncée par la SAPA en raison de son impact sur la compétitivité des acteurs locaux.
Selon ses estimations, les importations américaines et brésiliennes entraîneraient des pertes annuelles de 6,5 milliards de rands (393 millions $) pour l’industrie.
Espoir Olodo
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