(Agence Ecofin) - En 2022, les prix de la potasse ont enregistré une forte hausse après le début de la guerre russo-ukrainienne. S’ils ont reculé vers la fin de l’année en raison de différents facteurs, les perspectives encourageantes du marché pourraient accélérer le développement de plusieurs projets en Afrique.
Les prix de la potasse resteront à des niveaux élevés à court terme, portés par le marché des produits agricoles comme les céréales, les oléagineux et le soja. C’est ce qu’on apprend d’une mise à jour opérationnelle publiée lundi 9 janvier par la société minière Emmerson Plc, qui développe à Khemisset la première mine de potasse marocaine.
Selon les autres détails lus par l’Agence Ecofin, l’augmentation de la population mondiale et la transition vers des régimes alimentaires plus gourmands en ressources, combinées à la rareté des terres cultivables, entraîneront à plus long terme une utilisation accrue des engrais pour améliorer les rendements. « Comme le continent africain connaîtra la plus forte croissance démographique, il aura également le plus grand besoin d’une production alimentaire accrue », écrit l’entreprise qui relève l’importance de son projet Khemisset, pour lequel il travaille pour l’obtention d’une autorisation environnementale.
Accélérer le développement du projet Khemisset
Les perspectives du marché de la potasse ont de quoi encourager Emmerson dans le développement de son projet de Khemisset. Selon ses prévisions actuelles, la future mine a la capacité de livrer annuellement 750 000 tonnes de muriate de potasse et 1 million de tonnes de sel sur 19 ans, avec un investissement de 387 millions $.
Mais avant, la compagnie doit franchir un certain nombre d’étapes, dont l’obtention d’une autorisation environnementale. A ce propos, elle indique avoir travaillé au dernier trimestre 2022 pour faire avancer les discussions avec les autorités marocaines.
Un certain nombre de questions importantes qui avaient freiné l’avancement du projet ont été résolues, apprend-on, et les discussions sont passées aux spécificités de la gestion de l’eau, qui est un domaine clé de préoccupation au Maroc en raison des faibles précipitations de ces dernières années.
« Nos propositions, y compris les révisions spécifiques, sont solides et je suis prudemment optimiste quant à leur acceptation, mais le calendrier des approbations est entre les mains des autorités marocaines », a commenté le PDG Graham Clarke.
Pour rappel, en novembre 2022, Emmerson a signé des protocoles d’accord avec deux sociétés suisses pour écouler « 65 % de la future production de muriate de potasse et 50 % de la future production de sel » sur 10 ans. La société doit encore finaliser les négociations pour l’obtention d’un financement pour la construction de la mine.
Louis-Nino Kansoun
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