(Agence Ecofin) - En Afrique, le recours à la biotechnologie gagne du terrain. Longtemps redoutées pour leurs effets présumés sur la santé humaine et l’environnement, les cultures OGM bénéficient d’un retour en grâce dans plusieurs pays du continent.
Au Kenya, l’exécutif vient de donner son feu vert pour l’importation et la commercialisation de cultures génétiquement modifiées. L’annonce a été faite dans un communiqué publié le lundi 3 octobre.
Selon les autorités, cette décision a été prise suite aux recommandations du groupe de travail chargé d’examiner les questions relatives aux aliments génétiquement modifiés et à la sécurité alimentaire et en conformité avec les directives de l’Autorité nationale de biosécurité (NBA).
Elle vient en outre mettre fin à un moratoire en vigueur depuis novembre 2012 sur la culture en plein air de plantes génétiquement modifiées et l’importation de cultures de base et d’aliments pour animaux dont la production est obtenue avec des semences transgéniques. Cette nouvelle mesure s’inscrit dans « le cadre des réponses à moyen et long terme à la sécheresse actuelle », peut-on lire dans le communiqué.
Cet épisode météorologique, le pire auquel le pays fait face en 40 ans a déjà poussé 4 millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire. Avec cette adoption, le Kenya devient le premier pays d’Afrique de l’Est à approuver la culture et l’importation de plantes génétiquement modifiées.
Sur le continent africain, il rejoint le cercle de nations telles que l’Afrique du Sud, le Soudan et l’Egypte qui commercialisent déjà des cultures de base et de rente génétiquement modifiées dont le maïs, le sorgho et le niébé, le coton et le soja.
Conséquence directe du feu vert des autorités, le maïs OGM pourra être désormais cultivé en plein champ et importé sans aucune restriction dans le pays d’Afrique de l’Est. Du pain bénit pour l’industrie de l’alimentation animale jusqu’ici contrainte d’acheter du maïs jaune OGM présentant une pureté génétique de 99,1 %, une exigence décriée dans un contexte de flambée des prix de la céréale au niveau local.
Plus largement, l’approbation par le gouvernement des cultures OGM est une opportunité pour les partenaires commerciaux du pays dont les USA qui ont toujours critiqué les précédentes dispositions qui pénalisaient non seulement les importations, mais aussi le transit de produits OGM.
Elle pourrait aussi représenter une aubaine pour l’Afrique du Sud, premier producteur de maïs africain qui a adopté la culture transgénique de la céréale depuis le début des années 2000. La nation arc-en-ciel qui est confrontée actuellement à des restrictions concernant ses variétés OGM en Afrique australe pourrait ainsi développer ses envois vers le Kenya qui affiche un déficit net dans la céréale.
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