(Agence Ecofin) - La monnaie nationale s’est appréciée de près de 30% par rapport au dollar depuis le début de l’année tandis que l’inflation est repassée sous la barre de 20%, pour la première fois en plus de deux ans.
La Banque centrale angolaise a annoncé, lundi 26 septembre, la première révision à la baisse de son taux d’intérêt depuis mai 2019, allant à contre-courant de la tendance mondiale de resserrement des politiques monétaires, destinée à juguler l’inflation.
L’institution a ramené le taux directeur à 19,5% contre 20% auparavant.
« La décision de réduire le taux directeur a été prise avec un grand sens de responsabilité. Notre objectif est d'assurer la stabilité des prix », a expliqué le gouverneur de la Banco Nacional de Angola (BNA), Jose de Lima Massano (photo), lors d’une conférence de presse tenue à Luanda.
« Le ralentissement de l'inflation en Angola depuis le début de l'année et l'appréciation du kwanza par rapport aux principales devises étrangères sont les principales raisons de cette baisse », a-t-il ajouté.
En août dernier, l’inflation est repassée sous la barre de 20%, pour la première fois en plus de deux ans. La Banque centrale prévoit une poursuite de cette tendance baissière. D’ici la fin de l’année en cours, l’indice des prix à la consommation devrait se situer à moins de 18% avant de tomber à moins de 10%, d’ici le second semestre 2023.
Le reflux de l’inflation en Angola a été essentiellement favorisé par l’appréciation de la monnaie nationale, le kwanza, par rapport au dollar américain, dans un contexte de hausse des prix du pétrole sur le marché international. Le kwanza s'est en effet apprécié de près de 30 % par rapport au billet vert depuis le début de l’année en cours, ce qui en fait l'une des devises les plus performantes au monde.
La baisse de l’inflation pourrait contribuer à soutenir la croissance économique qui devrait passer de 0,7% en 2021 à 3% en 2022, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
L’économie angolaise avait sombré dans une grave récession entre 2016 et 2020, dans le sillage de la chute des prix du pétrole qui représente 90% des exportations du pays.
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