(Agence Ecofin) - La hausse des prix du pétrole apporte une bouffée d’oxygène aux finances publiques de l’Angola. L’excédent budgétaire devrait atteindre 4,3 % du PIB en 2022, pendant que la dette publique continue de baisser substantiellement.
L’agence de notation financière Fitch Ratings a annoncé, dans un communiqué publié le vendredi 15 juillet, le relèvement de la perspective de la note souveraine de l’Angola de « stable » à « positive », en raison notamment des excédents budgétaires importants et de la forte baisse de la dette publique dans un contexte de hausse des prix du pétrole.
Elle a également maintenu la note attribuée aux émissions à long terme en devises étrangères de ce pays d’Afrique australe à « B- ».
Fitch a précisé que la hausse des prix du pétrole et la réduction des dépenses publiques entraîneront une amélioration des perspectives budgétaires de l'Angola. Le solde de trésorerie du pays est passé à un excédent de 5,3 % du PIB en 2021 contre un déficit de 1,1 % en 2020, en raison d'une augmentation substantielle des recettes pétrolières (60 % des recettes publiques). En 2022, l’excédent budgétaire devrait atteindre 4,3 % du PIB.
La dette publique de l’Angola devrait quant à elle, tomber à 56,5 % du PIB à fin 2022 contre 79,7 % en 2021 et 123,8 % en 2020, grâce notamment à une appréciation significative de la monnaie nationale, le kwanza, à un PIB nominal sensiblement plus élevé et à un engagement continu en faveur de l'assainissement budgétaire.
La hausse des prix du pétrole devrait aussi porter l'excédent de la balance courante du pays à 12,5 % du PIB en 2022 contre 11,1 % en 2021. Fitch s'attend dans ce cadre à ce que les réserves en devises atteignent 18,7 milliards de dollars à fin 2022, couvrant ainsi 7,6 mois de paiements extérieurs contre 7,3 mois en 2021.
Faiblesses structurelles
L’amélioration de la perspective de la note souveraine de l’Angola s’explique par ailleurs par le bilan « satisfaisant » du gouvernement en matière de réformes économiques, dont la restructuration du secteur pétrolier, l’adoption d’un régime de change plus souple et l’instauration d’une taxe sur la valeur ajoutée.
Fitch s’attend à ce que l'économie angolaise enregistre une croissance de 2,8 % et 3,4 % respectivement en 2022 et 2023 contre 0,7% en 2021.
Elle indique cependant que la notation du pays demeure limitée par des faiblesses structurelles, dont des « performances médiocres en matière de gouvernance et d'indicateurs de développement humain » et une « forte dépendance aux matières premières », rappelant que le secteur pétrolier représente en moyenne 28 % du PIB et 93 % des recettes extérieures.
L’agence de notation a d’autre part, fait remarquer que l'incertitude politique est « inhabituellement élevée » à l'approche des élections législatives prévues en août qui détermineront également le futur président, le président étant élu par le Parlement en Angola. Cette incertitude découle du fait que les principaux partis d'opposition semblent plus unis que par le passé face au Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), le parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1975.
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