Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Le Burundi refuse de prolonger le mandat du Bureau de l'envoyé spécial de l’ONU et annonce sa fermeture

  • Date de création: 20 novembre 2020 14:29

(Agence Ecofin) - Le Burundi a notifié mardi, au secrétaire général de l’ONU, la fermeture du Bureau de son représentant dans le pays au 31 décembre 2020. Une décision « souveraine et irrévocable » qui illustre une fois encore, la méfiance des autorités burundaises envers les instances onusiennes.

Dans une « note verbale » en date du 17 novembre et adressée au Bureau du secrétaire général de l’ONU à New York, le ministre burundais des Affaires étrangères et de la Coopération au développement a notifié à Antonio Guterres, la « fermeture formelle et la liquidation du Bureau de l'envoyé spécial au Burundi au 31 décembre 2020 ».

« Au terme d’un processus électoral réussi, le gouvernement du Burundi estime qu’une présence des Nations unies à caractère politique n’est plus pertinente et n’apporte aucune valeur ajoutée dans la vie quotidienne des citoyens burundais », a indiqué le ministre Albert Shingiro (photo).

Il s’agit d’une décision « souveraine et irrévocable », a-t-il par ailleurs déclaré ; ajoutant que le pays a désormais « retrouvé la paix, la sécurité et la stabilité ». L’ONU n’a pour le moment pas encore réagi à cette décision unilatérale.

Dans son dernier rapport sur le Burundi, le secrétaire général de l’ONU avait estimé la situation du pays encore « fragile » et proposé de prolonger jusqu’au 31 décembre 2021, la présence du bureau de son envoyé spécial.

Antonio Guterres avait nommé le diplomate marocain Jamal Benomar pour occuper ce bureau en 2016, afin de suivre de près la situation au Burundi après les violences qui ont éclaté suite à la volonté de l’ex-président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat présidentiel. Des centaines de morts avaient été enregistrés ainsi que des destructions de biens, et l’exode de 400 000 Burundais réfugiés à l'extérieur.

En 2017, Jamal Benomar a été remplacé par le diplomate burkinabè Michel Kafando. Celui-ci a démissionné le 30 octobre 2019, soulignant que « la situation au Burundi demeure tendue », caractérisée par une « montée de l'intolérance politique et des atteintes aux libertés civiques et politiques ».

Le Bureau a néanmoins continué de fonctionner, « sans titulaire » et « sans aucune convention avec le pays hôte », indique la note. Ajoutant qu'il avait « été convenu que le Bureau fermerait ses portes à la fin du processus électoral de 2020 ». Celui-ci a pris fin le 24 août, précise le ministre burundais des Affaires étrangères.

Alors que le Burundi a été salué récemment pour son retour dans les instances de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), cette décision unilatérale de fermeture du Bureau de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU dans le pays semble illustrer une fois de plus, la méfiance des autorités burundaises envers les agences onusiennes.

Le 28 février 2019, celles-ci avaient déjà fermé le Bureau des droits de l'Homme de l'ONU, installé au Burundi en 1995, en raison des violences qui avaient suivi l'assassinat du président Melchior Ndadaye.

En mai 2020, le Burundi a également expulsé quatre experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en pleine crise du coronavirus.

Borgia Kobri

Lire aussi:

10/11/2020 - Francophonie : le Burundi réintègre officiellement les instances de l'OIF après quatre ans de suspension

Borgia Kobri
Enveloppe
Recevez votre lettre Ecofin personnalisée selon vos centres d’intérêt

sélectionner les jours et heures de réception de vos infolettres.