(Agence Ecofin) - L’OIF va reprendre pleinement sa coopération multilatérale avec le Burundi, à la suite de sa réintégration au sein des instances de la francophonie. Un retour qui intervient après quatre années de suspension, conséquence de la crise politique qu’a traversée le pays, à partir de 2015.
Le Burundi a été officiellement réintégré au sein des instances de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), après quatre années de suspension. La décision a été prise, à l’occasion de la 112e session du Conseil permanent de la Francophonie (CPF), tenue virtuellement les 04 et 05 novembre 2020, a annoncé le représentant du Burundi auprès de la Francophonie, Ernest Niyokindi.
« A partir de cette date, le Burundi redevient membre à part entière de la Francophonie et entend rattraper le temps perdu en matière de coopération multilatérale », a-t-il déclaré.
Ce mercredi 4/11/2020 À 18H20, le Conseil Permanent de la FRANCOPHONIE, (C.P.F.) vient d'approuver une résolution portant la levée définitive des sanctions prises contre le BURUNDI depuis 2015 lors de sa 112è session. pic.twitter.com/P1djOMO0Dz
— Ambassade du Burundi en France (@AmbassadeF) November 4, 2020
Le CPF a salué la tenue des élections générales (présidentielle, législatives et communales) du 20 mai 2020 au Burundi, qui ont abouti à l’élection d’un nouveau président de la République et à la mise en place de nouvelles autorités et d’un nouveau Parlement.
L’organe animateur, coordonnateur et arbitre de l’action de l’OIF a également déclaré avoir pris note des « engagements pris par les nouvelles autorités en faveur du bien-être, de l’indépendance, de la sécurité quotidienne des Burundais, ainsi que de la garantie de leurs droits et de leurs libertés ».
La 112e session du CPF a, par ailleurs, invité la Secrétaire générale de l’Organisation, Louise Mushikiwabo, à « développer des efforts pour promouvoir la coopération de la Francophonie dans ses domaines de compétence, notamment en vue de contribuer à la consolidation de l’économie burundaise ».
En avril 2016, l’OIF – à la suite de l'UE et des Etats-Unis - avait décidé de suspendre la coopération multilatérale francophone déployée au Burundi, à l'exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie.
L’organisation déplorait une dégradation de la situation sécuritaire et l'absence, « malgré les efforts significatifs déployés sans relâche par la Communauté internationale, d'avancées dans l'instauration d'un dialogue politique réellement inclusif ».
Le pays était alors plongé dans une crise sociopolitique qui durait depuis 2015 et qui était née de la volonté de l’ex-président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Les violences qui s’en étaient suivies avaient causé la mort de près d’un millier de personnes et forcé des centaines de milliers de Burundais à s'exiler dans plusieurs pays voisins.
Le Burundi a rejoint la Francophonie en 1970, huit ans après avoir obtenu son indépendance de la Belgique.
Borgia Kobri
Lagos, Nigeria - Financing growth in West Africa's trade epicentre