En Afrique, la transition énergétique à marche forcée est de plus en plus décriée par les décideurs politiques
(Agence Ecofin) - Près de 570 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Entre 2018 et 2020, la part de l’Afrique subsaharienne dans la population mondiale n’ayant pas accès à l’électricité est passée de 71 à 77 %.
Le continent africain a besoin d’une transition énergétique qui reflète avant tout sa réalité selon les ministres des Hydrocarbures du Congo et du Sud-Soudan, s’exprimant sur l’agenda de l’Afrique pour la prochaine COP28 lors de la Semaine africaine de l’énergie qui s’est tenue au Cap cette semaine.
Cité par engineeringnews, M. Puot Kang Chol, ministre sud-soudanais du Pétrole, estime que l’Afrique est en grande partie en train d’opérer une transition « à partir de rien », ajoutant que « la transition signifie se déplacer ; nous devons d’abord nous déplacer vers l’énergie avant de pouvoir parler de transition énergétique. Nous avons besoin d’une énergie fiable, abordable et accessible, d’où qu’elle vienne ».
Le ministre des Hydrocarbures de la République du Congo, Bruno Jean-Richard Itoua, s’est fait l’écho de son homologue sud-soudanais, notant que le point de départ de l’Afrique était la pauvreté énergétique et estimant que « si la transition ne signifie pas l’éradication de la pauvreté énergétique, elle n’a aucun sens ».
Ces positions rejoignent celles exprimées récemment par le secrétaire général de l’OPEP et le vice-président sud-africain. Ce dernier, dont le pays est confronté à une grande crise électrique, a en effet soutenu que le développement de l’Afrique passe inévitablement par l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, et cela durant même la phase de transition qui doit être progressive.
Abdoullah Diop
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