Maroc : promesses et controverses autour du thé

(Agence Ecofin) - L’Association marocaine des professionnels du thé (AMPT) a annoncé le 19 février un investissement de plus d’un milliard de dirhams par les professionnels de ce secteur. Selon l’AMPT, cette injection de capitaux devrait permettre de créer 3000 emplois directs et indirects, réduire les importations de la denrée et permettre au royaume d’augmenter le volume de ses exportations vers l’Afrique.

Dans un article paru ce jour, le site marocain d’information Le 360 qualifie cette nouvelle de  «promesse surréaliste». Ainsi, poursuit le média, «Les promesses qu’ont faites les professionnels du thé sont intenables et juste destinées à leurrer le gouvernement qui leur met la pression sur les niveaux de prix». Et d’expliquer que la hausse des prix du thé, consécutive à l’évolution de 15% du dollar par rapport au dirham n’a pas manqué de susciter l’ire du gouvernement qui avait accordé des avantages fiscaux au secteur du thé. En effet, cette année, l’exécutif a fait passer les droits de douanes sur le thé à 2,5% contre 25 à 35% auparavant.

Face à la pression gouvernementale, l’AMPT se devait de réagir, et c’est ce qui a été fait par communiqué, indique Le 360. Le site internet s’attache ensuite à démonter la promesse de l’association en démontrant que la couverture des besoins nationaux en thé n’exige pas plus d’un investissement variant entre 200 et 300 millions de dirhams, avec à la clé la création de quelques centaines d’emplois.

Si l’AMPT est resté jusque-là sans réaction face aux déclarations du média, il y a fort à parier que ce silence ne sera pas de longue durée.

Aaron Akinocho