(Agence Ecofin) - Voici une nouvelle étude sur la Tunisie, conduite par Deloitte, le cabinet international de consulting. Ce énième travail porte sur l’usage d’Internet dans le pays. Elle montre l’importance croissante des réseaux sociaux depuis leur apparition en 2008, explique Karim Koundi, responsable à Deloitte du secteur des nouvelles technologies pour l’Afrique francophone. Il explique l’étude dans une interview avec le site Geopolis.
« Facebook et Youtube concernent 85% de l’usage d’Internet, alors que Twitter est très peu utilisé. Ces deux réseaux sociaux sont aujourd’hui le principal vecteur d’échanges et d’informations dans le pays », affirme Karim Koundi.
L’étude a été réalisée en 2014 à partir des chiffres 2012 et 2013 de l’Institut national de la statistique tunisien. L’importance des réseaux sociaux s’est révélée pendant la révolution de 2011. « Facebook et Youtube ont permis de transformer un évènement d’une portée régionale en un évènement majeur. Le suicide de Mohamed Bouazizi a ainsi pu trouver un écho international », note le responsable de Deloitte.
Sur la portée des évènements de 2011, il insiste sur le fait que les réseaux sociaux sont désormais difficiles à contrôler de par leur popularité. « Internet était incontrôlable. Techniquement, on aurait pu couper 90% des échanges. En 2008-2009, il y avait déjà eu des tentatives en ce sens mais les autorités avaient été obligées de reculer en raison de la pression de la population. En 2010-2011, elles craignaient les manifestations », rappelle Karim Koundi.
La consommation d’Internet est croissance en Tunisie depuis 2011, avec notamment l’explosion des sites d’information. De 3 ou 4, ils sont passés à une centaine. La demande d’Internet haut débit va continuer de s’accélérer, selon une autre étude de Deloitte sur les grandes tendances du secteur des technologies, médias et télécommunications en Afrique et en Tunisie pour l’année 2015. L’usage d’Internet et des réseaux sociaux sera favorisé par l’explosion des smartphones connectés dont le nombre en Tunisie devrait atteindre 6 millions en 2016.
Toutefois, malgré le taux de pénétration d’Internet qui est de 55% au plan national, le pays connaît de fortes disparités entre les régions. « En zone littorale, chaque membre d’un foyer est connecté. Tandis que dans les régions défavorisées de l’intérieur, les familles vont plutôt dans les cyber-cafés », indique Karim Koundi.
L’étude de Deloitte est destinée à permettre au pays de concevoir une stratégie digitale sur la période 2014-2018, avec pour objectif de passer à 3 foyers sur 5 connectés à Internet. On est actuellement à un seul foyer sur 5.
Assongmo Necdem
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