(Agence Ecofin) - Dans l’édition de décembre 2013 du magazine gratuit Proxi Promo, les lecteurs congolais ont retrouvé deux cartes Sim gracieusement offertes par Africell. Ces Sim étaient scotchées sur la page publicitaire souscrite par l’opérateur de téléphonie mobile. « Curieusement, ces cartes Sim contenaient du crédit de communication et les lecteurs du magazine pouvaient appeler avec ces Sim sans recharger et sans s’identifier comme l’exige la loi », constate un employé d’Airtel, concurrent d’Africell.
Certains opérateurs comme Airtel se sont plaint de cette « concurrence déloyale » auprès de l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications. L’agence Ecofin a appris de sources sûres qu’Africell sera bientôt sanctionné pour cela. Certaines personnes au ministère en charge des Télécommunications sont même d’avis que l’on « sanctionne de la manière la plus appropriée ces actes inqualifiables de violation de l’arrêté interministériel du 08 mars fixant les conditions de souscription à l’abonnement téléphonique en République démocratique du Congo ». En effet, l’arrêté interministériel du 08 mars fixant les conditions de souscription à l’abonnement téléphonique en RD Congo oblige tous les opérateurs de téléphonie mobile à identifier leurs différents abonnés. Or, avec cette méthode de distribution gratuite de cartes Sim, aucun abonné n’est identifié.
L’arrêté interministériel dispose que l’opérateur s’expose à « une amende transactionnelle allant de l’équivalent en francs congolais de 5000 à 10000 $ Us par abonné non ou insuffisamment identifié ». L’opérateur s’expose par ailleurs à une suspension de sa licence pour une période ne dépassant pas trois mois en cas de récidive. Sa licence peut être définitivement suspendue « en cas de fait suffisamment grave de nature à troubler l’ordre public ou la sécurité ».
Depuis novembre 2012, les opérateurs téléphoniques locaux ont suspendu l’interconnexion avec Africell pour « promotion sauvage », par un dumping des prix. Plus encore, ils reprochent à Africell qui a un contrat avec eux d’avoir lancé l'exploitation commerciale sans leur avoir annoncé officiellement la fin de la période d'essai. Ce qu’ils jugent «peu honnête». Actuellement, les abonnés d’Africell ne peuvent que s’appeler entre eux ou appeler à l’international à coût réduit.
C’est en 2004 qu’Africell, filiale du groupe libanais Lintel Holding, obtient sa licence en RD Congo. Elle lance ses opérations le 12 juillet 2012, avec des implantations dans l'ouest de la RD Congo (provinces de l'Equateur, du Bas-Congo et à Kinshasa).
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