(Agence Ecofin) - Au Burkina Faso, les chaînes de radio et les chaînes de télévision ont été sommées d’arrêter toutes les émissions d’expression. La mesure prise par le Conseil supérieur de la communication (Csc), coure sur 3 mois. L’enjeu est la cohésion nationale et la réussite des prochaines élections dans le pays, précise l’organe de régulation des médias. Tout contrevenant s’expose à des sanctions, prévient-il.
En effet, le Csc justifie sa décision par les dérapages persistants lors des émissions qui permettent de s’exprimer directement à l’antenne. Le régulateur rappelle que la loi continue d’être violée, malgré les multiples rappels à l’ordre et malgré les formations dispensées aux journalistes et animateurs de ces programmes à forte audience. « Nous constatons qu’il y a de plus en plus de manquements. De la diffamation, des propos violents et parfois même des propos haineux qui sont de nature à mettre en péril la cohésion sociale », explique Jean Paul Toé, directeur de l’observation des médias et des études au Csc, interrogé par Radio France International.
La décision du Csc est jugée excessive par les responsables d’entreprises audiovisuelles, même si tous reconnaissent l’existence des dérapages à l’antenne. « Il fallait régler ça avant de prendre ce genre de décision. Il y a eu un peu de précipitation mais on peut comprendre ce qui a poussé le Csc à prendre cette décision-là », déclare directeur général de la radio Savane Fm, Abissi Charlemagne. Le rédacteur de cette même radio, Ismaël Rabo, dénonce quant à lui le caractère englobant de la mesure. « Pour moi, il fallait cibler ces radios-là et les sanctionner », estime-t-il. Malgré la mesure, certaines stations de radio, comme Ouaga Fm, s’organise déjà « afin que les citoyens continuent de s’exprimer ».
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