Tunisie : des déséquilibres notées dans la couverture médiatique de la campagne du premier tour
(Agence Ecofin) - Deux rapports viennent d’être publiés sur la couverture médiatique de la campagne électorale du premier tour de la présidentielle en Tunisie. D’une part, le désormais traditionnel rapport de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). D’autre part, le rapport préliminaire élaboré par l'Alliance civile de l'observatoire de la couverture médiatique des élections 2014. La première étude porte sur la couverture médiatique effectuée par les médias audiovisuels. La seconde s’est intéressée aux journaux et à la presse cybernétique.
Il ressort des deux rapports que les médias en général se sont plus focalisés sur certains candidats que sur d’autres. A noter qu’il y en avait 27 en lice. La presse écrite et les publications en ligne se sont intéressés aux candidats Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki, arrivés premier et deuxième à l’issue de ce premier tour. Ils ont bénéficié de plus de 33% de la couverture médiatique de la presse écrite et plus de 58% de la presse électronique, note l'Alliance civile. Fatma Louati, l’un des membres, note l’exception faite par le journal La Presse.
La secrétaire générale du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Soukaïna Abdessamad, a indiqué que le choix a été porté sur un échantillon de la presse écrite et électronique, en arabe et français. L’objectif étant « d'attirer l'attention sur les éventuels dépassements et non pas pour imposer la censure ».
Le rapport de la Haica relève un déséquilibre dans la couverture faite par 13 chaînes de télévisions et 8 stations de radio. Ici, les privilégiés ne sont pas nécessairement les vainqueurs du scrutin, même si Moncef Marzouki a eu le plus de temps d’antenne sur toutes les radios confondues, avec 8h25min de présence. Le candidat Mohamed Hechmi Hamdi est dernier à la radio et à la télévision.
« Ce déséquilibre n'est pas tributaire uniquement des médias, mais dépend en premier lieu de la stratégie de communication des différents candidats qui ont préféré aller dans certains médias plutôt que dans d'autres. Mais aussi certaines chaînes, ont été gagnées par la polarisation politique », a expliqué Riadh Ferjani, membre de l'Haica.
L’instance de régulation attend des correctifs pendant la couverture médiatique du 2ème tour de la présidentielle, prévu le 21 décembre prochain. La Haica en est à son 4ème rapport depuis le début du processus électoral qui a déjà vu la tenue des législatives le 26 octobre dernier.
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