(Agence Ecofin) - La réflexion se poursuit sur les moyens de préserver la publicité en ligne face à la prolifération des logiciels permettant de bloquer l’affichage des publicités sur les sites web. L’adblocking a déjà fait perdre près de 22 milliards$ à l’industrie publicitaire mondiale.
L’IAB (Interactive Advertising Bureau), organisme qui regroupe les principaux acteurs de la publicité sur Internet, vient de rendre un avis sur l’adblocking. Il s’agit d’une série de mesures visant à faire accepter la publicité auprès des internautes et auprès des éditeurs de logiciels de blocage publicitaire.Ces mesures sont graduelles. Si l’objectif est d’inciter l’internaute à accepter l’affichage des publicités sur les pages web qu’il visite, il n’est surtout pas question de céder à sa volonté d’empêcher toute annonce durant le surf. La stratégie consiste donc en des actions qui sont présentées par le site Blog du Moderateur :
Avertir
Le début de la lutte contre l’adblocking passe par le fait d’avertir l’utilisateur qu’il utilise ce type de logiciel. L’IAB recommande donc d’installer un script qui détecte les adblockers, et d’avertir le visiteur. Le message doit avoir une valeur éducative. Il peut être placé en header, ou en pop-up, et expliquer les dangers de l’adblocking. L’IAB propose d’ailleurs de standardiser ces avertissements. Selon l’IAB, cette tactique permet d’éduquer les visiteurs aux dangers des bloqueurs de publicité.
Refuser l’accès
Pour montrer la valeur de la publicité, et son rôle, il faut interdire l’accès au site si l’utilisateur utilise un adblocker. Mais il est conseillé de proposer différentes options pour que l’utilisateur puisse encore accéder au contenu : par exemple qu’il accepte de désactiver son bloqueur, qu’il s’inscrive ou souscrive au site. L’IAB suggère aussi de faire appel au micro-paiement pour permettre à l’internaute de lire le contenu du site web sans pour autant s’inscrire ou souscrire à un abonnement. Cette technique serait néanmoins risquée au niveau technique, notamment pour ce qui est du crawl des robots Google.
Proposer plusieurs niveaux d’expérience
Si l’internaute utilise un adblocker, il est conseillé de lui proposer une expérience différente sans pour autant bloquer l’accès au site Internet. Mais les expériences doivent être différentes pour l’utilisateur payant, l’utilisateur inscrit et l’utilisateur sans adblocker. C’est une question de justice. Un éditeur pourrait ainsi proposer 3 articles par mois pour les utilisateurs avec adblocker, 10 pour ceux qui n’en utilisent pas. Ou alors placer des écrans blancs de 90 secondes, si l’internaute refuse de regarder une publicité de 30 secondes. Ici, le risque principal est que l’utilisateur s’habitue à une expérience dégradée et refuse donc de devenir utilisateur payant dusite web.
Paiement, sondages ou donations
Les demandes de rémunération restent une option intéressante selon l’IAB et les possibilités sont nombreuses. Par paiement, l’IAB entend valeur, et cela peut aussi, par exemple, être des sondages remplis par le visiteur.
Publicité non blocable
L’IAB conseille aux éditeurs de site web d’utiliser des technologies qui permettent d’échapper aux logiciels de adblocking, pour pouvoir délivrer un contenu publicitaire aux visiteurs. C’est notamment possible en utilisant des ads en JS côté navigateur, mais aussi côté serveur via des protocoles particuliers. Le risque de cette politique est d’attirer l’attention des activistes anti-publicité et de contribuer à une escalade technologique de lutte entre les éditeurs de sites et les opérateurs de blocage publicitaire (adblockers).
Le paiement aux adblockers
Comme le rappelle l’IAB, il est toujours possible de payer pour apparaître en liste blanche chez les principaux adblockers. C’est une tactique risquée, car les éditeurs commencent alors à financer les adblockers qui sont ceux qui les mettent en danger.
Récompenser les utilisateurs
Il est aussi possible de récompenser ses utilisateurs ou lecteurs sous différentes formes si ceux-ci acceptent de s’exposer à la publicité : partage de revenus, accès à des articles premium, récompenses… Le problème étant que le système peut difficilement être viable, et qu’on voit très vite des utilisateurs profiter du système en s’exposant volontairement à une forte quantité de publicité pour être récompensé.
Cet avis de l’IAB arrive alors que l’organisation a déjà conçu une nouvelle certification à l’intention des éditeurs de sites web. Cette certification est destinée à rendre la publicité en ligne moins agressive et donc susceptible d’être mieux acceptée par les internautes.
Assongmo Necdem
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