(Agence Ecofin) - Le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary (photo), a rendu public le 5 mars 2014, un communiqué mettant en garde les annonceurs, qui «continuent de produire ou de négocier directement avec les supports de communication, organes de presse notamment, pour la diffusion de leurs messages publicitaires, sans s’adjoindre les services d’une régie publicitaire et encore moins d’une agence conseil en publicité agréées».
Selon le Ministre Tchiroma, cette «pratique illégale», selon les dispositions de la loi du 26 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun, expose les annonceurs et les organes de presse récalcitrants à des «sanctions exemplaires prévues par la réglementation en vigueur au Cameroun».
En effet, en son article 12 alinéa 1, la loi du 26 décembre 2006 sur la publicité précise que «les annonceurs et les supports sont des partenaires des professions publicitaires. Ils ne peuvent exercer l'un ou l'autre métiers énumérés à l'article 4 ci-dessus». Lequel article 4 explicite les professions publicitaires, à savoir «l'agence conseil en publicité ; la régie de publicité ; le courtier en publicité».
Cependant, dans la pratique, les organes de presse camerounais prospectent eux-mêmes directement la publicité. Les responsables des journaux justifient cette pratique par l’exiguïté du marché publicitaire dans le pays, ce qui n’encourage pas à s’attacher les services jugés très onéreux des régies publicitaires. Nombre d’annonceurs entonnent la même antienne pour justifier la production en interne de leurs annonces publicitaires. Selon eux, les frais exigés par les agences conseils sont simplement hors de prix.
Cependant, la loi camerounaise en matière de publicité prévoit des dispositions à prendre lorsqu’un support de communication souhaite lui-même gérer ses espaces de publicité. En effet, à l’alinéa 2 de son article 12, la loi de 2006 stipule que «les supports désireux de gérer eux-mêmes leurs espaces publicitaires doivent constituer des personnes morales distinctes des leurs et se soumettre aux conditions préalables à l'exercice de la profession de régie de publicité».
C’est fort de cette disposition que la CRTV, l’office de radiodiffusion public, ainsi que la Sopecam, société éditrice du quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, ont respectivement créé la CRTV Marketing and Communication Agency (CMCA), ainsi que la Sopecam Marketing and Communication Agency. Ces structures publiques ont été suivies par le quotidien Le Messager, qui est l’un des rares organes de la presse privée camerounaise à disposer de sa propre régie publicitaire.
BRM
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