(Agence Ecofin) - Au Soudan, le quotidien al-Youm al-Tali n’était pas dans les kiosques samedi dernier, 18 avril 2015. Tous les exemplaires de l’édition du jour ont été saisis par le Service national de renseignement et de sécurité. La saisie a eu lieu dans la nuit de vendredi dès que les journaux sont sortis des presses de l’imprimerie.
Il fallait empêcher la sortie d’un article, pense le rédacteur en chef du journal, Mouzamil Abou al-Gassim. Le texte en question portait sur l’opposante Sandra Kaduda dont le kidnapping est attribué aux autorités soudanaises. Cette femme politique avait été enlevée par des inconnus le dimanche 12 avril juste avant la tenue des élections législatives et présidentielle. Elle se rendait à un meeting de l’opposition qui a boycotté ces scrutins, assurant une victoire de fait au président Omar el-Béchir.
On était sans nouvelles de Sandra Kaduda jusqu’au mercredi 15 avril date à laquelle ses ravisseurs l’ont relâchée dans la rue, sans aucune explication, après l’avoir sévèrement battue. Accusées d’être derrière ce rapt, les autorités soudanaises ont démenti, sans convaincre pour autant.
C’est en tout cas le service des renseignements qui a saisi toute l’édition du journal comportant l’article qui demandait les noms des kidnappeurs. Ce n’est pas la première confiscation de journaux au Soudan. Le 16 février dernier, il y a eu une saisie massive des éditions de 14 publications.
« Le service national de renseignement a une équipe chargée de relire les journaux chaque soir avant leur mise en circulation le lendemain. Ils opèrent un contrôle très strict des journaux. A la moindre évocation d’un sujet qui leur déplaît, la mise en circulation du journal est immédiatement stoppée », raconte Hamid Mutarda qui milite dans le même parti politique que Sandra Kaduda.
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