L'Afrique s'invite dans le dernier débat des primaires de la gauche à la présidentielle française

(Agence Ecofin) - S'exprimant sur ce qu'il considérait comme sa carte maitresse pour améliorer les choses en France, Manuel Valls, ancien premier ministre et aujourd'hui candidat à l'investiture de gauche pour la prochaine élections présidentielle française a dit compter sur l'Afrique. « C'est le grand défi de demain, ce sera le défi de ma politique étrangère », a-t-il fait savoir. L'ancien Premier ministre promet par ailleurs d'y « doubler » l'aide au développement.

De ce point de vue, le candidat à l'investiture socialiste se montre plus ambitieux que son ancien patron, le président François Hollande qui a déjà dit qu'il ne présentera pas à sa propre succession. Au cours de l’intervention donnée à son dernier sommet Afrique-France en tant que président de la république, qui s'est tenu du 13 au 14 janvier à Bamako au Mali, M. Hollande promettait déjà un accroissement de l'APD française mais de seulement 15%.

Les déclarations du candidat socialiste français ne manqueront pas de secouer certaines opinions publiques notamment en Afrique subsaharienne francophone où on continue de penser que la France profite de l’Afrique et non l’inverse. Notamment à propos de la tutelle monétaire du Franc CFA qui oblige les pays concernés à déposer 50% de leurs réserves de change dans le trésor publique français.

Les parts de marché françaises en Afrique subsaharienne francophone restent élevées mais ont été divisées par deux en dix ans au profit des grands pays émergents notamment la Chine, l'Inde et dans une certaine mesure, l'Afrique du sud et le Maroc.

De 7 % en 2005 les échanges commerciaux entre la France et le continent africain sont passés à 4 % à la fin 2015, alors que le commerce avec la Chine augmentait de 8% à près de 22%, sur la même période.

Aussi, la France a perdu sa place de premier fournisseur de l’ensemble des pays de la zone franc CFA depuis 2008. La Chine a supplanté l'Hexagone dès 2006 dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et depuis 2011 dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).

Idriss Linge