Réélu le 17 avril pour un quatrième mandat de cinq ans, le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’apprête à amender 47 articles de la Constitution algérienne afin notamment de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et de renforcer les pouvoirs du premier ministre.
Selon un communiqué de la présidence algérienne le 15 mai, ces réformes politiques seront lancées conformément aux engagements de M. Bouteflika lors de sa campagne présidentielle. «Le chantier de révision (de la Constitution) ne fait l'objet d'aucune limite préalable, hormis celles relatives aux constantes nationales, ainsi qu'aux valeurs et principes de notre société», ajoute le communiqué de la présidence de la République.
Parmi les autres propositions figurent la levée de contrôles sur les médias et la possibilité pour les parlementaires d'interroger plus fréquemment les représentants du gouvernement.
Les propositions d’amendement devraient être soumises à l'examen d'un comité constitutionnel et probablement ensuite à référendum pour leur validation définitive.
L’opposition laïque et islamiste a accueilli froidement ces réformes. Ses leaders ont d’ailleurs décliné l'invitation du chef de l'État à venir débattre en juin estimant qu'il s'agit davantage pour le pouvoir de les récupérer que d'engager de vraies réformes.
L’opposition estime que la scène politique algérienne est verrouillée par le Front de libération nationale (FLN), le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1962, et par l'armée, qui l’un et l’autre résistent à tout changement d'envergure.
En 2009, le FLN et ses alliés avaient fait supprimer la limite de deux mandats présidentiels pour permettre au président sortant de briguer un troisième, puis un quatrième mandat consécutif. Le mauvais état de santé du chef de l'État, qui a été victime il y a un an d'un accident vasculaire cérébral, suscite de grandes interrogations sur sa succession.
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