(Agence Ecofin) - L'état d'urgence et un couvre-feu ont été décrétés hier en Egypte après l'assaut des forces de sécurité contre les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. Un bilan officiel gouvernemental fait état d’au moins 280 morts et 2000 blessés dans l'ensemble du pays, tandis que les Frères musulmans parlent de 2200 morts et plus de 10 000 blessés.
Le vice-président intérimaire Mohamed El Baradei, prix Nobel de la paix, a démissionné refusant « d'assumer les conséquences de décisions avec lesquelles il n'était pas d'accord. ».
Le premier ministre égyptien Hazem Beblawi remercie la police pour avoir agi « avec la plus grande retenue ». Il a défendu aussi « qu’aucun Etat qui se respecte ne doit tolérer l'occupation des deux places par des milliers de manifestants depuis un mois et demi. »
La communauté internationale sous le choc condamne unanimement cette répression féroce.
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé l’attitude conciliatrice de la communauté internationale vis-à-vis du putsch militaire qui n’a fait qu'encourager l'actuel gouvernement à intervenir sans retenu contre les manifestants.
L’émirat gazier du Qatar, cité comme allié des Frères musulmans, demande aux « détenteurs du pouvoir en Egypte d’éviter la solution sécuritaire face aux manifestations pacifiques, et de préserver les vies des Egyptiens ».
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), souhaite un dialogue constructif entre les parties, en vue d’assurer la stabilité à long terme de l'Égypte.
«La France condamne avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demande un arrêt immédiat de la répression. La France saisit le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon ainsi que (ses) principaux partenaires pour qu'en urgence une position internationale soit prise en ce sens », a indiqué Laurent Fabius ministère des affaires étrangères de la France.
Les USA, par la voie de son secrétaire d'Etat américain John Kerry, a appelé à un remaniement de la Constitution et à l'organisation rapide d'élections législatives et présidentielles. Les Américains n’ont pas encore décidé de la suspension de leur aide militaire annuelle de 1,3 milliard $ à l’armée égyptienne.
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