Côte d'Ivoire: l'opposition claque la porte de la Commission électorale

(Agence Ecofin) - L’Alliance des forces démocratiques (AFD), un regroupement de douze partis d'opposition ivoiriens, a annoncé, le 9 septembre, la suspension de sa participation à la nouvelle commission électorale ivoirienne qui doit piloter l'organisation de la présidentielle d'octobre 2015, dénonçant la reconduction à sa tête de l'ex-ministre Youssouf Bakayoko.

«Nous ne pouvons pas accepter que le président de la CEI soit à nouveau Youssouf Bakayoko», a  déclaré Danièle Boni Claverie, la porte-parole de l’AFD qui regroupe, entre autres, le Front populaire ivoirien (FPI, le parti de Gbagbo). «C'est un symbole qui doit changer car il ramène à des souvenirs douloureux pour le pays», a ajouté Mme Boni-Claverie.

La Côte d'Ivoire est sortie en 2012 d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3000 morts en à peine cinq mois, constituent l'épilogue sanglant.

La Commission électorale ivoirienne a joué un rôle très important dans le scrutin d'octobre-novembre 2010, annonçant la victoire de l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara contre son adversaire et prédécesseur Laurent Gbagbo, qui refusa ce résultat, précipitant le pays dans le chaos.

M. Bakayoko, membre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, pouvoir) et président de la commission depuis 2010, a été reconduit au terme d'un scrutin boycotté par les principaux partis d'opposition.

La électorale est composée de 17 membres: un représentant du président de la République, quatre de l'administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir et quatre de l'opposition.

La prochaine présidentielle ivoirienne devrait parachever le processus de stabilisation du pays.