(Agence Ecofin) - François Bozizé, l’ex-président centrafricain renversé en mars 2013 par une rébellion et qui est sous le coup de sanctions onusiennes pour son rôle dans les violences interconfessionnelles ayant secoué le pays, a été investi le 7 août candidat à la présidentielle d’octobre par son parti, le Kwa Na Kwa (KNK).
M. Bozizé, 69 ans, a été désigné candidat au prochain scrutin lors du congrès du KNK auquel il n’a pas pu assister. L’ex chef de l’Etat, qui vit en effet en exil entre le Kenya et l’Ouganda depuis son renversement, a cependant fait passer un message aux participants au congrès du KNK et au peuple centrafricain.
Dans son message, sous forme d'une lettre ouverte adressée au peuple centrafricain, François Bozizé insiste sur la nécessité de retrouver une cohésion et sur sa volonté de relancer le pays économiquement. «Nous voulons que Bozizé revienne défendre les couleurs du KNK. Car nous croyons qu’avec lui, nous allons gagner cette présidentielle», a déclaré le secrétaire général du KNK, Bertin Béa. «Tout est mis en œuvre pour barrer la route au président François Bozizé. Certains veulent l’empêcher d’être candidat, en le rendant inéligible. Or, aucune instance judiciaire, ni aucun magistrat n’a décidé à ce jour, que le président François Bozizé a perdu tous ses droits civiques, il n’est pas en prison», a ajouté M. Béa.
La Centrafrique a basculé depuis dans le chaos, dans le sillage du renversement, en mars 2013, du régime de François Bozizé par la coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka. Les exactions perpétrées durant des mois par les combattants de la Séléka contre la population majoritairement chrétienne, ont abouti à la formation de milices d'autodéfense anti-balaka, déclenchant un cycle infernal de violences interconfessionnelles.
Plusieurs accords de paix signées jusqu’ici entre les deux parties l’an passé n’ont pas empêché les affrontements et les violences inter-communautaires de se poursuivre.
Plusieurs dizaines de personnalités se sont déjà déclarées candidates à la présidentielle dont le premier tour a été fixé au 18 octobre par les autorités de la transition. Un éventuel second tour est prévu le 22 novembre.
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