(Agence Ecofin) - Le groupe télécoms Vodafone, actionnaire à hauteur de 40% au sein de l’opérateur de téléphonie mobile kényan Safaricom, a menacé de reconsidérer ses investissements dans le pays. La société télécoms britannique réagissait ainsi au projet de loi déposé par l’opposition kényane pour la scission de Safaricom de sa plateforme Mobile Money M-Pesa. L’idée de ce projet de loi a été inspirée à l’opposition kényane par le rapport d’une étude commandée par l’Autorité des Communications du Kenya (CAK) au cabinet britannique AnalysysMason.
D’après les informations qui ont fuité autour de cette étude, AnalysysMason recommande au régulateur télécoms de séparer les activités financières et celles de télécommunications de Safaricom car la position dominante de son M-Pesa compromet la concurrence sur le marché kényan. Le rapport d’AnalysysMason recommande également l’ouverture du M-Pesa aux concurrents Airtel et Telkom Kenya selon une grille tarifaire déterminée par le régulateur télécoms.
Dans un entretien accordé à Bloomberg, Michael Joseph, le directeur du Mobile Money chez Vodafone, par ailleurs fondateur du M-Pesa en 2007, durant ses fonctions à la tête de Safaricom comme président-directeur général, a qualifié de « ridicule » le projet de loi. Pour lui, l'idée de diviser une entreprise parce qu'elle réussit est tout simplement absurde car cela revient à punir le succès.
A travers le ministre des technologies de l’information et de la communication Joe Mucheru, le gouvernement kényan a manifesté son opposition à la proposition de loi portant sur une scission de Safaricom et M-Pesa. « L'adoption de cette loi signifierait une punition à l'encontre des opérateurs pour leurs innovations, ce qui découragerait les investisseurs. Cela fera du Kenya une destination très peu attrayante pour les entreprises de technologies désireuses de s'implanter et d'innover », a souligné Joe Mucheru.
Muriel Edjo
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