(Agence Ecofin) - Selon une étude réalisée par des scientifiques béninois, le recours aux fourmis tisserandes (longinoda Oecophylla) pourrait permettre aux producteurs d’anacarde de lutter contre les pertes liées aux insectes et améliorer la qualité de la noix récoltée. En effet, ce travail, démontre que la présence de ces fourmis sur les anacardiers constitue un frein naturel à l’action de ravageurs comme les foreurs de tiges, les mineuses de feuilles, les punaises et autres thrips.
Financée par l’agence danoise d’aide au développement (Danida) et réalisée en coopération avec l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et l’Université d’Aarhus, la recherche a été menée par Florence Anato, et Rosine Wargui, toutes les deux doctorantes à la Faculté des sciences agronomiques (FSA). Insistant sur les dégâts que peuvent causer les ravageurs, Mme Wargui confie à SciDev.Net: «L’infestation par les punaises peut aboutir à plus de 75 % de dégâts sur les feuilles, 98 % d’avortement de fleurs et près de 80 % de perte de rendement en noix de cajou. Celle des thrips, entraine une perte de poids de la noix et de l’amande.»
De son côté, le biologiste et entomologiste Jean-François Vayssières qui est en charge du Projet WAFFI à l’IITA explique le mode d’action de ces fourmis: «Elles peuvent agir directement en capturant les insectes comme proies ou grâce à des excrétions qui ont un effet répulsif ou encore simplement par leur présence physique. Elles permettent ainsi donc de réduire ou de limiter les dégâts causés par les insectes sur les organes de la plante qui les abritent.»
Le scientifique poursuit en indiquant que si l’action positive de ces fourmis dans la lutte contre les mouches des fruits avait déjà été démontrée, il restait encore des recherches à mener pour déterminer tout le potentiel dont elles disposent en ce qui concerne la protection des cultures.
Aaron Akinocho
Barcelona, Espagne - Safer Food, Better Health