(Agence Ecofin) - Consulté par le régulateur kényan du secteur des télécommunications, Analysis Manson a ,dans un rapport qui doit être publié bientôt, estimé que l'opérateur Safaricom devrait séparer ses activités de services financiers de celles des services de télécommunication, apprend-on du média financier Businessdaily Africa.
Le rapport en est juste au stade de le recommandation, mais cela ne manquera pas de faire réfléchir le conseil d'administration de l'opérateur, filiale du britannique Vodafone et leader du Nairobi Securities Exchange en termes de capitalisation boursière.
De 1 million d'utilisateur en 2010, le M-Pesa regroupe aujourd'hui près de 27 millions d'utilisateurs, générant des milliards de shillings de revenus, et constituant la principale niche de croissance pour le telco. Analysys Manson estime pour sa part, que l'omniprésence de Safaricom le place en position de fixer les règles du jeu et d'en tirer un avantage financier.
Interviewé par CNN il y a quelques semaines, Bob Colymore, le PDG de Safaricom s'est refusé d’admettre de telles pratiques. « Nous sommes une entreprise et dans ce sens, nous sommes en quête de rentabilité. Mais avant tout, nous apportons des solutions aux gens », a-t-il déclaré en substance à ce propos.
L'opérateur semble désormais être devenu trop gros pour tomber. Sa capitalisation boursière en légère baisse ces derniers jours demeure à 725,18 milliards de shillings (7 milliards $), soit près de 40% de la capitalisation boursière globale du marché financier kényan.
Par ailleurs, des banques opérant au Kenya se mobilisent pour lui opposer une réponse sur le marché des transactions via le mobile. Mais Safaricom a signé de solides partenariats, avec notamment Kenya Commercial Bank et Commercial Bank of Africa, et continue d'innover dans le service, une flexibilité et une réactivité dont ne disposent pas toujours les banques.
Idriss Linge
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