(Agence Ecofin) - En Tunisie, les journalistes reprochent à l’armée et à la police de retenir l’information, quand elles ne font pas de la discrimination. En face, ces deux corps accusent les média non seulement de gêner leur action, mais aussi d'hypothéquer le travail sécuritaire et même de fournir malencontreusement des informations aux terroristes. Voilà le constat fait par une étude réalisée sur le traitement médiatique de l'information en matière de sécurité dans le pays.
Ce travail est le fruit de la collaboration entre le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et l'Institut de la diversité médiatique, ONG internationale basée à Londres, œuvrant pour l'amélioration de la couverture médiatique des questions conflictuelles à l'échelle locale, régionale et internationale.
L’étude relève les conséquences nées des divergences entre journalistes et responsables de la communication de la police et de l'armée. D’une part, l’organisation sécuritaire connaît bien des dysfonctionnements. D’autre part, les professionnels de l’information multiplient les erreurs, faute d’avoir été eux-mêmes biens informés.
L’opposition entre les médias et les sources sécuritaires s’est cristallisée lors de la couverture de l’assassinat en 2013 des opposants Chorkri Belaid, le 6 février, et Mohamed Brahmi, le 25 juillet, puis des attentats terroristes contre les militaires au Mont Chaambi, en mai 2014. Lors de la présentation de l’étude, Mokhtar Ben Nasr, ancien porte-parole du ministère de la Défense, a souligné que l'information constitue l'une des principales armes de lutte contre le terrorisme. Si on ne l’a pas compris, on agit avec des armes amoindries, a-t-il précisé.
L’étude sur le traitement de l'information sécuritaire est encore au stade des résultats préliminaires. Entamée en juin 2013, elle va se poursuivre encore pendant 6 mois.
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