(Agence Ecofin) - Depuis quelques jours, Translators for Journalists (T4J) et son réseau de traducteurs proposent aux entreprises du monde entier plusieurs flux d’information de l’agence Ecofin, en plusieurs langues (anglais, portugais, espagnol, chinois, arabe et russe). Pour Malcolm Duff, qui dirige l’entreprise basée en France, de nombreuses entreprises dans le monde ont besoin de faciliter l’accès à l’information économique africaine pour toutes leurs équipes et dans leur langue naturelle. Entretien.
Agence Ecofin : Pourquoi vous intéressez-vous particulièrement aux informations économiques africaines ?
Malcolm Duff : L’Afrique est le continent disposant du plus grand volume de ressources naturelles au monde et de populations dont la démographie et le niveau de vie sont en rapide développement. De ce fait, ce continent est particulièrement attractif pour tous les pays développés ou émergents, qui ont besoin de ces ressources pour fabriquer leurs produits et de ces populations pour les consommer.
L’Afrique est en passe de devenir le moteur économique du monde entier et, de ce fait, les informations économiques concernant ce continent sont d’un intérêt stratégique pour de nombreux pays – et surtout pour les pays africains eux-mêmes.
AE : Sur quelle base avez-vous évalué l’intérêt des différentes communautés linguistiques pour ces informations africaines ?
MD : Notre réseau d’agences de traduction indépendantes couvre pas moins de 181 pays, et bon nombre de nos clients sont déjà présents en Afrique, via des filiales, des partenariats, en import ou en export, etc. Les informations diffusées par Agence Ecofin les concernent de près, quelque soient leur pays d’origine ou leur langue maternelle.
Par ailleurs, grâce à notre réseau, nous disposons de nos propres bases de données concernant les pays africains, et nous nous sommes aperçus que tous les pays développés sont présents sous différentes formes en Afrique, en particulier via des agences de développement.
Certains pays sont présents pour des raisons historiques. D’autres, comme la Chine et la Russie, sont présents en raison de leurs besoins en ressources naturelles, et pour des raisons géostratégiques. Et les autres puissances sont en train de les suivre.
AE : Toutes les institutions ou entreprises actives sur l’Afrique ne maîtrisent-elles pas au moins l’anglais ou le français ?
MD : Les informations traduites par nos services sont d’une utilité stratégique à tous les niveaux hiérarchiques des entreprises concernées, et dans tous les pays où elles sont localisées. Les diffuser uniquement en français ou en anglais les rendrait inaccessibles à toute une partie de leur personnel. D'autre part, ces informations étant souvent très pointues, une mauvaise compréhension serait préjudiciable.
Par ailleurs, s’agissant d’un continent allant du Caire au Cap, l’Afrique représente plus d’un millier de cultures, de civilisations et de langues, constituant une autre forme de richesse. Les Africains sont eux-mêmes de plus en plus attentifs aux ressources qui leur appartiennent, et nombreux sont ceux pour qui les langues occidentales sont une barrière. Nous offrons de nombreuses langues africaines, de l’arabe au zoulou.
AE : Quand vous livrez un flux d’informations à une entreprise chinoise, arabe, russe ou brésilienne, comment ces informations sont-elles généralement diffusées et utilisées ?
MD : Les flux sont diffusés sous forme de RSS, et paramétrés pour s’intégrer de façon automatique dans un site web, avec mise à jour en temps réel, ce qui représente une réelle économie pour les sites acheteurs.
Les utilisateurs peuvent également les diffuser en interne ou en externe, sous forme de newsletters, d’alertes, pour une veille stratégique et concurrentielle.
Notre système d’achat en ligne sécurisé permet à l’utilisateur final de se créer un flux sur mesure en fonction de ses implantations, d'y intégrer plusieurs flux d’informations dans les secteurs et langues nécessaires, et de bénéficier ainsi de remises sur volume pouvant aller jusqu'à 20%.
D’autre part, nos clients peuvent diffuser des informations concernant leurs propres activités en Afrique, avec une garantie de lecture, non seulement par les 20 000 abonnés quotidiens d’Agence Ecofin, mais aussi par les services d’agrégation d’actualités, tels que Google News, Africatime, etc.
AE : Comment les différentes agences de traduction de votre réseau ciblent-elles les institutions ou les entreprises intéressées ?
MD : Chaque agence participante a analysé sa clientèle pour déterminer les organisations présentes en Afrique, et sous quelle forme. Par ailleurs, nous avons ciblé l’ensemble des agences de développement, à la fois dans tous les pays africains, mais aussi dans tous les pays dans lesquels sont localisées nos agences.
Enfin, nous disposons d’un site multilingue de publication, traduction et diffusion de communiqués de presse, avec un réseau de journalistes "opt-in" dans 48 pays. Nous avons traduit des communiqués concernant le partenariat avec l’Agence Ecofin et les avons diffusés à tous les journalistes Afrique, spécialisés dans les secteurs couverts.
AE : Selon vos premiers contacts, une communauté linguistique s’intéresse-t-elle plus que d’autres à ces informations ?
MD : Pour l’instant, les organisations lusophones et hispanophones sont les plus intéressées, à la fois en raison de leurs relations historiques et économiques avec différents pays africains, mais aussi pour le potentiel de développement que représente le continent. La Chine et la Russie sont également très demandeurs d'informations économiques et politiques, concernant leurs marchés cibles en Afrique.
AE : Parmi les secteurs couverts (finance, agriculture, mines, énergies et télécoms) il y en a-t-il un qui suscite davantage d’intérêt ?
MD : L’agriculture est un secteur très demandé, les biotechnologies en particulier, en raison des besoins d’alimentation pressants d’une démographie en forte expansion ; les technologies solaires et mobiles intéressent nos lecteurs africains, puisqu’elles permettent de s’affranchir d’un réseau de distribution d’électricité.
Enfin, la micro-finance est également recherchée pour son adéquation avec la capacité financière croissante des Africains et son potentiel pour leur propre développement.
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