(Agence Ecofin) - Depuis les premières heures de ce lundi 19 décembre 2016, les Congolais ne peuvent plus accéder aux réseaux sociaux, conformément à la demande de l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPTC) formulée à l’endroit de tous les opérateurs télécoms, le 15 décembre 2016. Dans le courrier envoyé à cet effet à chaque opérateur télécoms, le régulateur précise que le blocage de tous les échanges d'images, de vidéos et de la voix via ces réseaux sera « momentané ».
Le blocage de Facebook, WhatsApp, Viber, Skype, Imo, Google Duo, Badoo, Twoo, etc., dans le pays, intervient 24 heures avant l’expiration officielle du mandat du président de la République, Joseph Kabila, le 20 décembre 2016, qui ne peut plus briguer un nouveau mandat selon la constitution. Avec la non-tenue de l’élection présidentielle qui était normalement prévue, pour cette fin d’année, l’opposition voit dans ce blocage des réseaux sociaux une manœuvre du régime en place pour demeurer au pouvoir, selon l’alinéa 2 de l’article 70 de la Constitution qui stipule qu’ « à la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu » et, ainsi, museler les populations qui pourraient se mobiliser pour contester cette situation.
Sarah Jackson, la directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs, dans un communiqué, a déclaré que « la fermeture des réseaux sociaux à la veille de la fin du mandat du président Joseph Kabila est une manœuvre flagrante visant à maintenir la population congolaise dans l’ignorance à un moment critique, et il faut l’annuler immédiatement ».
Muriel Edjo
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