(Agence Ecofin) - La conférence de l'ONU sur le climat à Lima, au Pérou, s’est soldée le 14 décembre par un accord à minima sur les futurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) que prendront chaque pays en 2015, a annoncé le ministre péruvien de l'environnement, Manuel Pulgar Vidal. Le texte servira de document de base aux négociations préalables au grand sommet de Paris prévu fin 2015.
Les engagements des différents pays doivent permettre une baisse globale des émissions de 40 à 70 % d'ici à 2050, une nécessité pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la planète, seuil jugé dangereux par les scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
La conférence de Lima, qui aurait dû s'achever le 12 décembre, a été prolongée de plus de 30 heures en raison d'un clivage entre pays du Nord et du Sud.Les 195 pays participant à la conférence au Pérou ne se sont pas encore entendus sur les contributions financières des uns et des autres.La définition des règles qui régissent ces contributions, et leur processus d'évaluation (au niveau global, et par rapport à la capacité de chaque pays) étaient la principale pomme de discorde. La Chine et l’Inde étaient opposées à une démarche trop exigeante. Les pays africains, qui ne représentent qu'une fraction marginale des émissions de gaz à effet de serre (environ 3 %), conditionnaient une évaluation précise à des garanties financières, tandis que les Etats-Unis et l'Union européenne souhaitaient que ces contributions se concentrent sur l'effort de réduction des gaz à effet de serre.
La différenciation entre pays développés et en voie de développement, que certains pays très pollueurs voulaient maintenir, a aussi suscité une grande controverse.La Convention de l'ONU sur le climat de 1992 reconnaît «une responsabilité commune mais différenciée» pour ces deux catégories de pays. Chine et Inde en tête, désormais le 1er et le 4ème émetteurs de GES, plaidaient pour un statu quo, considéré comme inacceptable par les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'aide aux pays du Sud pour faire face au réchauffement climatique a été par ailleurs un sujet de friction. Certains pays, comme la Chine, le Brésil, le Mexique, l'Arabie saoudite et la Bolivie, ont exigé plus de visibilité sur la manière de tenir la promesse que le Nord a faite en 2009 d'atteindre 100 milliards de dollars d'aide annuelle en 2020, sans obtenir gain de cause.
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