(Agence Ecofin) - Le gouvernement zimbabwéen a décidé d’imposer des taxes aux quelque 300 000 fermiers noirs ayant bénéficié de la réforme agraire mise en place dans les années 2000 par le président Robert Mugabe, a rapporté le journal d’Etat The Herald le 16 novembre.
Ces fermiers qui se sont vu distribuer des terres expropriées à des fermiers blancs devront s’acquitter d’un loyer ainsi que d’un impôt d’un montant situé entre 3 et 10 dollars par hectare et par an. Officiellement, ces taxes serviront à financer l'entretien des routes dans les zones agricoles.
L’imposition des fermiers noirs constitue une première depuis l’accession au pouvoir de Robert Mugabe. Cela atteste, selon les experts, du très mauvais état des finances publiques.
L’économie zimbabwéenne peine à se relever d’une grave crise consécutive à une réforme agraire marquée par l’expropriation des fermiers blancs et à l’adoption des lois d’indigénisation exigeant que la majorité des parts des entreprises, soit 51%, soient détenues par des Zimbabwéens appartenant à la majorité noire.
Le Zimbabwe souffre en effet depuis plusieurs années d’une hyper-inflation, d’un chômage endémique et de pénuries alimentaires généralisées.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance du PIB de ce pays d’Afrique australe ne devrait pas dépasser 1,5% en 2015 au lieu des 3,2% initialement prévus.
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