(Agence Ecofin) - L’économie sud-africaine devrait enregistrer une croissance de 0,5% en 2017 contre une précédente prévision de 0,9% en raison de la chute des cours des matières premières et du ralentissement du rythme des réformes structurelles engagés par les autorités, a annoncé le ministre des Finances, Pravin Gordhan (photo), le 26 octobre. «Nos prévisions de croissance sont révisées à 0,5% pour l'année 2016, en baisse par rapport aux 0,9% prévus en février», a déclaré M. Gordhan dans un discours prononcé devant les députés. «Les prix des matières premières sont en baisse et la concurrence est plus difficile. Nos réformes structurelles et nos politiques ont été molles et la croissance économique est restée en-deçà des prévisions», a-t-il ajouté, indiquant que le PIB de la nation arc-en-ciel devrait progresser de 1,7% l'année prochaine.
M. Gordhan a, d’autre part, réitéré son engagement à lutter contre la corruption, un dossier à l'origine de vives tensions avec le président Jacob Zuma et son entourage.
« Ceux qui servent dans les institutions publiques ont une obligation encore plus grande de travailler avec intégrité, honnêteté et responsabilité (...). Plus simplement, cela signifie que les fonds publics ne doivent pas être détournés à des fins privées ! », a-t-il martelé.
Pravin Gordhan a fait état récemment de transactions « suspectes » d’un montant de 6,8 milliards de rands (environ 500 millions de dollars) réalisées par les Gupta, une puissante famille d’hommes d’affaires d’origine indienne qui est notamment soupçonnée d'avoir orchestré en lieu et place du président sud-africain la nomination des membres de son cabinet. M. Gordhan fait l’objet de deux enquêtes derrière lesquelles plane l'ombre du chef de l'Etat.
La première est intervenue en août, quand le ministre avait été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur l’utilisation présumée d’une unité rattachée à l’administration fiscale pour espionner des hommes politiques. La deuxième a été ouverte le 11 octobre pour accusation de fraude, alors qu’il était à la tête des services du fisc.
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