(Agence Ecofin) - Pour la deuxième fois consécutive, la banque centrale sud-africaine (South African Reserve Bank-SARB) a maintenu inchangés à 7% ses taux d'intervention au terme de sa réunion du jeudi 21 juillet 2016. Les autorités de Prétoria ne parlent pas encore de récession, mais ont de nouveau revu à la baisse les perspectives de la croissance économique. La prévision est désormais à un niveau nul, contre 0,6% précédemment.
La décision de maintenir les taux inchangés n'a pas beaucoup surpris la communauté des investisseurs en Afrique du sud, même si certains redoutaient les conclusions de la SARB. Selon une analyse de Rian Le Roux, l'économiste en chef chez Old Mutual Investment, il était difficile pour la banque centrale de faire autrement, citant un renforcement du Rand face au dollar US, une baisse de l'inflation et l'effet domino de la baisse des prix du pétrole sur l'ensemble des chaines de valeurs économiques.
Un argumentaire qui a été repris presque totalement par la SARB dans son communiqué. L'économie la plus industrialisée et la plus diversifiée d'Afrique a subi de forts vents contraires, tant au plan interne qu'au niveau extérieur. Une sécheresse exceptionnelle a négativement impacté le secteur agricole avec un effet de contagion sur les revenus des ménages, leurs capacité à rembourser leurs dettes, la hausse des créances douteuses agricoles, et un creusement du déficit commercial, tiré par la hausse des importations et la baisse des exportations de matières premières.
On a pu constater, que le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l'Union Européenne, a eu pour conséquence un repli de près de 8% du rand face au dollar, en même temps qu'une baisse de la valeur des actifs adossés sur l'or. Mais Lesetja Keganyago, le gouverneur de la banque centrale sud-africaine, estime qu'à ce jour, il est trop tôt pour avoir un aperçu exact des impacts de la politique intérieur britannique sur l'économie de son pays.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »