(Agence Ecofin) - Les législateurs de la Chambre basse du Parlement nigérian ont ordonné, la semaine dernière, l’ouverture d’une enquête pour déterminer si 17 milliards $ d’exportations de pétrole brut non déclarées ont été volées par les entreprises et les organismes gouvernementaux, sous le régime de l’ancien président Jonathan Goodluck. « Il y a un besoin urgent d’enquêter sur plus de 17 milliards $ volés, dans les exportations non déclarées de pétrole brut et de gaz naturel non liquéfié vers des destinations internationales » a déclaré Johnson Agbonayinma (photo), un député de la Chambre des représentants.
M. Agbonayinma a indiqué que la plupart du pétrole et du gaz naturel non liquéfié (GNL) se retrouvent aux Etats-Unis (pour un coût de 12 milliards $), en Chine (3 milliards $) et en Norvège (840 millions $). Il a également déclaré qu’environ 58 millions de baril de pétrole et 727 000 tonnes de GNL (461 millions $) sont portés disparus.
Dans le même sillage, l’Associated Press avait annoncé le 20 septembre que le gouvernement nigérian poursuivait plusieurs compagnies pétrolières pour exportation illégale de pétrole brut vers les Etats-Unis entre 2011-2014 pour un montant de 12,7 milliards $, rapporte Bloomberg.
Pendant les campagnes électorales qui l’ont conduit au pouvoir en mai 2015, le président Muhamadu Buhari avait promis qu’il ferait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, au cours de son mandat. Il avait d’ailleurs affirmé que des sommes « ahurissantes » ont été volées dans le secteur pétrolier, et qu’il allait en récupérer une bonne partie. En juillet de l’année dernière, son gouvernement avait lancé une enquête officielle sur la disparition de 19 milliards $ de recettes pétrolières, provenant des ventes de brut par la Société pétrolière nationale (NNPC).
Le Nigeria qui tire 70% de ses revenus et environ 90% de ses recettes en devises des exportations du pétrole, subit de plein fouet la chute des cours de l’or noir sur le marché international. Il a récemment perdu sa place de première puissance économique au détriment de l’Afrique du Sud.
Alain Okpeitcha
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