(Agence Ecofin) - Une partie de l'opposition angolaise dont l'historique UNITA et un autre petit parti, a boycotté l'adoption d'une loi sur les investissements et les financements au cours de la semaine s'achevant au 24 juillet 2015. Les opposants estimaient que le texte n'apportait pas suffisamment de clartés sur certains points, notamment les mécanismes de prêts octroyés par la Chine à l'Angola.
La dissidence parlementaire, une des rares dans un pays géré d'une main ferme par le président Eduardo dos Santos, n'a finalement pas eu d'effet car le parlement a adopté le texte intégralement à la simple majorité du MPLA le parti au pouvoir.
Le pays est le deuxième producteur de pétrole d'Afrique au coude à coude avec le Nigéria, et il représente la troisième économie du continent noir en termes de Produit Intérieur Brut. Mais pour de millions d'Angolais, le miracle pétrolier reste très lointain de leurs réalités quotidiennes. L'opposition soupçonne que certains accords de prêts contre pétrole ne sont pas suffisamment évalués, et contribuent a déposséder les Aangolais du droit de jouir d'une part de leurs ressources naturelles.
Selon une compilation des données faites par Reuters, le volume complet des prêts accordés par la Chine à l'Angola atteint désormais les 20 milliards $, depuis la fin de la guerre civile. Des prêts qui prennent souvent la forme de constructions d'infrastructures directement effectuées par des entreprises chinoises.
Il faut toutefois dire que même si les accords avec la Chine sont dénoncés parce qu'ils offrent peu de transparence, les crédits chinois ne sont pas les seuls à être dénoncés sur le continent. Instrument très privilégié de financement des économies de certains pays ces trois dernières années, les Eurobonds par exemple sont aujourd'hui critiqués dans certains pays par des économistes, sur les risques de déséquilibre futur dans la perspective de leurs mauvaises utilisations. Cela n'empêche pourtant pas des pays à y recourir, pour beaucoup des cas; sans processus préalable de consultation.
Idriss Linge
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