(Agence Ecofin) - Le lancement d’une usine de production d’engrais bio par la Mauritius Chemical Fertiliser Industry a été pour le premier ministre mauricien, Sir Anerood Jugnauth, l’occasion de réaffirmer son attachement aux petits producteurs de l’île.
Après avoir tiré sur l’ancien gouvernement qu’il accuse d’avoir «délaissé pendant trop longtemps les petits agriculteurs», le dirigeant n’a pas été avare en promesses. Assistance financière, octroi de participations dans les raffineries, orientation vers le commerce équitable et attrait des jeunes vers l’agrobusiness.
Si la diversité et l’ampleur des promesses ne manquent de frapper l’observateur, il convient cependant de souligner qu’elles sont à la hauteur des défis qui se posent à l’île. En effet, Maurice a vu la population de ses petits producteurs passer de 35 000 à 15 000 individus entre 2006 et 2015. Un dépeuplement essentiellement aux difficultés du secteur sucrier national.
Dans un contexte de hausse des coûts de production sur fond de baisse des cours de la denrée sur les marchés mondiaux, le secteur agricole mauricien a été pris de plein fouet par la désertion de ses acteurs.
Aussi, convient-il, pour ce secteur, de retrouver sa compétitivité afin d’attirer à nouveau les jeunes. D’après Antoine Harel qui dirige la MCFI, «le secteur agricole mauricien doit devenir productif, rentable et retrouver sa position de solide pilier de l'économie de l'île à une époque où Maurice élabore des stratégies pour améliorer son programme de sécurité alimentaire.»
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.