(Agence Ecofin) - Le président du Mozambique Filipe Nyusi (photo) a promis qu’il collaborera avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre d’un audit international portant sur la dette publique du pays, rapporte un communiqué de l’institution financière cité par Reuters.
Cette déclaration du dirigeant mozambicain intervient suite à sa rencontre à Washington avec Christine Lagarde, la patronne du FMI, dans le but de rassurer les institutions et les investisseurs internationaux par rapport au scandale de dissimulation d’une dette de plus de 2 milliards $ révélé cette année. En effet, l’institution de Bretton Woods avait suspendu le 15 avril dernier une mission d’experts qui devait se rendre à Maputo pour évaluer les comptes publics et donner leur feu vert au versement d’une nouvelle tranche de prêts, après avoir découvert que les autorités mozambicaines avaient dissimulé 1,4 milliard de dollars de dettes aux institutions financières internationales. Ces dettes, qui ont été contractées en toute opacité en 2013 et 2014, et qui ont servi à financer des embarcations militaires et des installations portuaires destinées à la protection des infrastructures stratégiques, ont porté la dette publique du pays à 86%.
Dans la même dynamique, la Banque mondiale a décidé le 27 avril 2016 de suspendre toute aide financière au programme de développement du Mozambique, et précisé qu’elle attendra que soit effectuée l'analyse de la situation de l'endettement du pays (actuellement en cours) par le Fonds Monétaire International. Une délégation du FMI se rendra à Maputo la semaine prochaine pour commencer cet audit.
Ce scandale a beaucoup affecté le pays lusophone africain qui fait face à un défaut de paiement semblable à celui de la Grèce, ce qui a entraîné une dégradation de sa note par les agences de notation.
Le Mozambique est le 5ème pays le plus endetté de l’Afrique subsaharienne en 2016, selon les Perspectives économiques régionales publiées par le FMI.
Alain Okpeitcha
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