(Agence Ecofin) - La Tunisie et le Fonds Monétaire International ont trouvé un accord de principe, pour une facilité élargie de crédit d'un montant global de 2,8 milliards $ sur une durée de quatre ans, a-t-on appris d'un communiqué publié par l'institution de supervision du système financier international le 15 avril 2016. L'appui du FMI, qui doit encore être validé par son conseil d'administration le mois prochain, devrait contribuer à l’exécution du plan quinquennal actuellement effectué par les autorités de Tunis.
A cet effet, les fonds serviront sur le long terme, à soutenir les investissements publics, introduire plus d'équité dans la gestion de la fiscalité, et permettre un meilleur accès des petites et moyennes entreprises aux solutions de financement. Sur une échéance plus courte, le soutien du FMI sera destiné à renforcer les capacités et l'autonomie de la Banque centrale tunisienne.
En même temps que cette information, Slim Chaker (photo), le ministre tunisien des finances, a, dans un échanges avec des journalistes à Washington, indiqué que son pays émettra des obligations souveraines en dollars US. Selon une source citée sous anonymat par Bloomberg, la coordination de cette opération a été confiée au groupe bancaire Natixis, qui sera accompagné par Commerzbank et JP Morgan.
Une tournée de rencontre des investisseurs européens, est annoncée entre le 21 et le 26 avril. Monsieur Chaker a déclaré que l’opération (qui bénéficiera d’une garantie des USA) avait un objectif de mobilisation de 500 millions $, mais que tout dépendrait au final des conditions qu’offrira le marché au moment opportun.
Après la fin du printemps arabe qui a chassé du pouvoir l'ancien président Ben Ali, la Tunisie doit encore se faire un ancrage dans les méandres de l'économie libérale, dans un contexte rendu plus difficile par l'insécurité et la difficulté pour une large tranche de la population jeune, de trouver un emploi.
Selon les informations disponibles sur la base des données du FMI, le pays devrait connaitre une croissance de 2% en 2016. Mais dans un contexte où l'appareil de production est grippé, avec pour conséquence la hausse du chômage (et donc de la consommation), la mobilisation des ressources fiscales est rendue difficile, alors même que la demande de prestations sociales est forte. Cela se traduit dans les comptes nationaux, par une hausse du déficit budgétaire qui est attendu jusqu'à 4,5% du Produit intérieur brut et un déficit extérieur de 2,3 milliards $.
Idriss Linge
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