(Agence Ecofin) - Le Kenya devrait lancer à la fin du mois de mars ou au début de celui d’avril 2014, une campagne d’information sur son emprunt international (eurobond), d’une valeur maximale estimée de 2 milliards $, a-t-on appris de Reuters, citant une déclaration de Ragnar Gudmundsson, le représentant pour ce pays, du FMI.
Depuis l’annonce de cette opération, la question a fait l’objet de certaines réflexions, notamment lorsque le gouvernement américain a annoncé son intention de sortir progressivement des « assouplissements quantitatifs », une décision qui eu, entre autres, pour conséquence de faire revenir les capitaux dans les pays développpés et de voir reculer la demande pour les obligations des pays en développement.
Au sein du gouvernement kenyan, on est d’avis que l’emprunt à l’international reste une bonne option en raison d’un taux d’intérêt prévisionnel attractif. On est persuadé qu’elle revient moins cher que d’émettre des obligations en devises locale et sur le marché national ou sous-régional. Selon les prévisions du FMI le pays est sur de bons fondamentaux, avec une croissance de l’ordre de 5,5 à 6% attendue en 2014.
Seulement, la note de gestion de la dette publiée par le trésor public kényan, sans donner d’alarme, annonce tout de même que le stock de l’endettement extérieur du pays a progressé à un rythme plus rapide pour les six premiers mois de l’année fiscale 2013/2014, comparé aux performances notées à la même période durant l’année fiscale 2012/2013. En valeur absolue, le stock a atteint 922 milliards de shillings (10,7 milliards $) en décembre 2013, contre 843 milliards de shillings au mois de juin, consacrant ainsi une hausse de près de 10%.
L’annonce par le représentant pays du FMI du début de la campagne d’information sur l’émission de l’eurobond kenyan confirme les positions rapportées par des sources médiatiques au Kenya, qui font savoir que le gouvernement aurait décidé de se tourner vers les marchés internationaux, afin de permettre au secteur privé local de bénéficier de l’accès aux financements locaux à des coûts relativement compétitifs.
Rappelons que, selon des chiffres de la Banque centrale du Kenya, des prêts au secteur privé et un bon climat ont fortement soutenu la croissance en 2013. Le FMI s’inquiète cependant de la destination affectée aux emprunts de l’État kényan, qui rentre dans un budget public qui affichera un déficit de 8,5% du PIB et dont près de 54% sont affectés au paiement des salaires des fonctionnaires, et non pas sur des projets structurants.
Précisons qu’au mois de juin (fin d’année fiscale), la dette extérieure du Kenya aura atteint 25,8 milliards $, soit 53% du PIB à ce moment-là.
Idriss Linge
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