(Agence Ecofin) - Afin de garantir la sécurité alimentaire aux 28 000 réfugiés soudanais qui ont fui le Darfour et se sont installés dans la région aride de Farchana (dans l’est du Tchad), le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et la Fédération luthérienne mondiale ont mis en place un projet de partage des terres avec les producteurs locaux. Une initiative devenue une success story.
« Nous avons accepté de partager nos terres avec les réfugiés car nous partageons la même histoire, la même ethnicité et la même religion. Nous les considérons comme nos frères et nous avons décidé de les aider », confie à CCTV un agriculteur local, tandis qu’un autre estime qu’il s’agit d’un partage de terres aux intérêts réciproques. « Le projet a fait une grande différence dans nos vies. Avant, on n'avait pas assez de main-d’œuvre sur nos terres. On n'exploitait pas complètement les terres du coup. Aujourd'hui, grâce aux réfugiés, on cultive toutes les fermes. Les organismes donateurs nous ont également apporté de nouvelles technologies et idées et les récoltes se sont multipliées », explique t-il.
Pour Yakub Adam Yahup, le chef des réfugiés, ce projet de gestion collective du foncier aura été salutaire. « Lorsque nous sommes venus au Tchad en 2004, la situation était ok mais en 2009, les choses ont changé. Les rations alimentaires ont drastiquement diminué. Ensuite, ce projet a commencé l'an dernier et depuis, nous sommes capables de produire notre propre nourriture et même d'en vendre pour joindre les deux bouts », expose t-il.
De quoi inspirer les pays qui accueillent nombre de réfugiés et sont confrontés au casse-tête de l’humanitaire.
Souha Touré
Meknès, Maroc.