(Agence Ecofin) - Mardi, des milliers de résidents de la ville de Tataouine, dont majoritairement des jeunes ont organisé une manifestation générale suivie d’une grève observée par toutes les entités du secteur pétrolier et celles du public pour exiger plus d’emplois dans les champs pétrolifères de la région.
Selon l’agence de presse turque Anadolu, la manifestation a eu lieu autour de la place centrale de la ville de Tataouine et a gravement paralysé le fonctionnement de l’économie locale.
« Notre principale demande est l’emploi pour tous (…) Nous ne voulons pas attendre cinq ans de plus pour que les promesses du gouvernement se concrétisent », a confié, à l’agence de presse, l’un des organisateurs de la manifestation.
Il y a quelques mois, le gouvernement avait promis aux résidents de la région que les compagnies pétrolières présentes embaucheraient des milliers de jeunes afin de résorber le taux de chômage, sans cesse croissant. Lundi, après une série de manifestations de colère des jeunes de la région, le gouvernement est monté au créneau pour promettre, dans l’immédiat, 500 emplois aux jeunes. Il a aussi annoncé l’instauration d’un système de quotas par lequel les compagnies pétrolières seront obligées d'embaucher la plupart de leurs employés parmi la population locale.
Ayoub Boukhmash, un manifestant, a déclaré, selon des propos rapportés par le site d’information qatari The Peninsul Qatar : « je travaillais pour les compagnies pétrolières. Maintenant, je me retrouve au chômage, comme beaucoup d'autres résidents locaux qui ont des diplômes et de bonnes qualifications». Il faut rappeler que beaucoup d’entreprises qui opéraient dans la zone ont mis la clef sous la porte à cause de la chute des prix du pétrole.
Les manifestants disent être convaincus que l’industrie peut capter une bonne partie de la jeunesse de la région qui est au chômage, surtout avec la découverte d’un géant gisement de pétrole en septembre dernier, par Eni.
Selon l'agence nationale des statistiques, le chômage en Tunisie était d’environ 15,5 pour cent au dernier trimestre de 2016.
Olivier de Souza