(Agence Ecofin) - Au Burkina Faso, le quotidien « Sidwaya » n’a pas paru ce mercredi 5 octobre 2016. Tout comme il était absent des kiosques, hier, mardi. C’est la conséquence de la grève générale de 3 jours, observée dans les médias publics du pays, depuis lundi 3 octobre. Depuis la création de « Sidwaya », en 1984, ce n’était jamais arrivé que le journal ne paraisse point à cause d’un mouvement d’humeur du personnel. La publication était en kiosques, lors de la première grève des médias publics, le 7 septembre dernier.
Le mouvement a été reconduit par le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (Synatic) car, jusqu’ici, les négociations avec le gouvernement ont échoué. Les travailleurs des médias publics exigent des augmentations de salaire, des reconstitutions de carrières, des équipements de travail et l’indépendance des journalistes.
« Il faut que ça change. Quand vous prenez les organes de presse à la radio, le matériel est non seulement vétuste, mais il n’y en a pas suffisamment », explique Aboubakar Sanfo, responsable du Synatic, section de la Radiodiffusion télévision du Burkina (Rtb).
De manière spécifique, les journalistes demandent « l’arrêt des intimidations et des pressions de tout genre dans le traitement de l’information ». Les autorités burkinabés sont pointées du doigt. Sur les ondes de Radio France Internationale, Ruffin Paré, en service aux éditions Sidwaya, rappelle que le ministre de la Communication « a suffisamment appelé le rédacteur en chef de la télévision nationale pour lui demander de retirer un élément ». Le même ministre a rappelé les responsables des médias publics pour leur expliquer ce que le gouvernement attend du traitement de l’information. « Si ce n’est pas de l’immixtion, alors c’est de l’intimidation », conclut Ruffin Paré.
Le gouvernement n’a toujours pas réagi, alors que seuls les directeurs des médias publics viennent au bureau. La Rtb diffuse la musique et des films documentaires, à longueur de journée. Aucune tranche d’information n’est passée. Et même que lundi, un écran noir a été affiché à la place du journal télévisé de la mi-journée.
Lire aussi:
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.