(Agence Ecofin) - Le ministre kényan des Finances, Henry Rotich (photo), a annoncé le 3 janvier, que son pays ne compte pas renoncer à émettre un eurobond de 1,5 milliard de dollars malgré l’actuelle volatilité des marchés, consécutive au renversement de la politique monétaire aux Etats-Unis.
«Nous n'avons pas vu une révision majeure des taux d'intérêt à l'échelle mondiale. Et c'est pourquoi nous travaillons à un rythme accéléré pour terminer achever le processus (de l’émission de l’eurobond) le plus rapidement possible», a-t-il déclaré.
La Réserve Fédérale américaine (Fed) avait annoncé, fin janvier, la poursuite de son tapering (renversement de la politique monétaire de la Fed) destiné à relancer l’économie outre-Atlantique, indiquant qu’elle allait réduire dès février son volume d’injections de liquidités à 65 milliards de dollars, contre 75 milliards en janvier et 85 milliards en décembre 2013.
Ce tapering est en partie responsable des actuelles turbulences sur les marchés émergents. Depuis le printemps dernier, les investisseurs se désengagent massivement des monnaies émergentes, vers lesquelles ils s'étaient tournés pour absorber une partie des excès de liquidités injectées par la Fed pour soutenir l'économie des États-Unis. Les marchés actions occidentaux et asiatiques ont commencé à souffrir depuis quelques semaines, à l’heure où les potentiels facteurs de déraillement de l'économie mondiale ne manquent pas: risque de déflation en Europe, scepticisme sur les «Abenomics» japonais, risque de crise dans le secteur bancaire non régulé en Chine.
Le Kenya envisage d'emprunter jusqu'à 2 milliards de dollars sur les marchés financiers à l'étranger en lançant des emprunts obligataires libellés en devises étrangères dès le mois de février 2014. Le 3 décembre dernier, le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Njuguna Ndung’u, avait annoncé que Nairobi allait lancer dès janvier 2014 une campagne d’informations en Grande Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique, en vue d’émettre des obligations en devises étrangères.
Selon lui, le montant de cet emprunt sera de l’ordre 1,5 milliards de dollars, un record pour une première émission sur le marché obligataire international pour un pays africain. Aucune information n’a cependant filtré sur les taux d’intérêt, ni sur la maturité de cette émission, qui a déjà reçu un accueil favorable auprès des analystes du FMI.
En 2007, le Kenya avait dû reporter une tentative d’émission obligataire en devise étrangères, les investisseurs ayant été réticents du fait de la crise financière internationale qui se dessinait et en raison des crises qui avaient secoué le pays au lendemain des élections de 2008.
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