(Agence Ecofin) - Le système financier égyptien devra encore patienter quelques jours de plus. La Banque Centrale d'Egypte a repoussé la rencontre de son comité de politique monétaire au 21 mai 2017, et non plus le 18 mai comme initialement prévue. Aucune raison de ce report n'est présentée dans le communiqué qui apporte l'information.
Cette annonce survient alors qu'une équipe du Fonds Monétaire International est arrivée dans le pays dimanche 30 avril pour une mission qui va durer jusqu'au 11 mai. Elle évaluera avec les autorités égyptiennes le niveau de mise en œuvre des conditionnalités au décaissement progressif des 12 milliards $, accordés par l'institution à l'Egypte en fin 2016.
La mission prend fin le 11 mai et on peut supposer que la banque centrale souhaite se donner une marge de temps, pour jauger la réaction du marché. Si l'accord global avec le FMI a apporté de la stabilité dans le système financier, elle a renforcé le délabrement de la microéconomie, avec notamment une inflation à près de 32,5% à la fin mars 2017.
Le gouvernement lui-même commence à ressentir le contrecoup de la situation. Son émission obligataire de dimanche 30 avril, d'une maturité de 7 ans, a été annulée.
Aucune explication n'a été donnée, mais des acteurs proches du secteur bancaire indiquent, que les taux servis ont été jugés trop élevés. C'est en tout cas la courbe prise par les rendements des obligations à trois ans. Dans le même temps, les rendements sur les obligations de court terme (3 et 9 mois), ont légèrement reculé. Techniquement, on peut lire en celà que les investisseurs jugent le risque grandissant sur les produits à long terme, et se réfugient sur des emprunts à maturité plus courtes.
Les arbitrages sont difficiles pour la banque centrale du Caire, qui doit choisir entre trois voies possibles. Soit elle abaisse les taux directeurs pour réduire le coût financier des emprunts auprès des banques commerciales locales, mais cela va accélérer l'inflation. Ou alors elle relève les taux pour juguler la hausse de l'inflation. La troisième option est de ne rien faire et donner encore du temps au marché pour apporter lui-même les corrections.
Idriss Linge
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