(Agence Ecofin) - La première assemblée générale du nouveau géant des mines et du négoce Glencore Xstrata a connu deux points forts. D’une part, le président du conseil d'administration, sir John Bond, issu de Xstrata, a été évincé de ses fonctions et d’autre part, des questions insistantes ont été posées concernant des contrats miniers en RD Congo.
Le groupe issu de la fusion récente du négociant des matières premières Glencore International avec le groupe minier Xstrata réunissait pour la première fois ses actionnaires, en tant que nouvelle entité. 80,85 % des actionnaires ont voté contre la réélection de John Bond au conseil d'administration. Glencore Xstrata va avoir un nouveau président par intérim en la personne d'Anthony Hayward, ancien patron du pétrolier britannique BP. «Anthony Hayward a été désigné président par intérim avec effet immédiat, l'intention étant qu'il démissionne à l'arrivée d'un nouveau président», a souligné le groupe qui va partir à la recherche de candidats de rechange. Les actionnaires se sont également opposés à la réélection de trois autres administrateurs issus d'Xstrata. La fusion de Glencore International avec Xstrata avait été présentée comme un mariage entre égaux. Dans la nouvelle entité, le groupe dirigé par Ivan Glasenberg n'a toutefois retenu que deux anciens cadres d'Xstrata à des postes clés. Lors d'un point sur la fusion, au début de mai, Ivan Glasenberg avait promis d'importantes réductions de coûts, en diminuant notamment « la bureaucratie au sein des opérations issues d'Xstrata ».
L’autre moment fort a concerné la RD Congo : L’ONG Global Witness spécialisée dans la lutte anti-corruption a demandé à Ivan Glasenberg, CEO de la compagnie, d’accepter une « enquête indépendante » concernant l’obtention des licences minières de Kansuki et Mutanda récemment dénoncées par l’Africa Progress Panel de Kofi Annan : « Global Witness a passé beaucoup de temps dans nos locaux afin d’essayer de comprendre comment nous avons acquis nos actifs en République démocratique du Congo, ils ont pu passer en revue nos transactions; alors oui, nous avons été l’objet d’une telle enquête indépendante » a répondu M. Glasenberg.
Selon l’Africa Progress Panel, ces actifs, autrefois en possession de la compagnie nationale Gécamines, auraient été cédés pour «le sixième de leur valeur commerciale sur le marché», ce qui impliquerait un manque à gagner de 1,36 milliard de dollars pour la RD Congo.
L’autre sujet concernant la RD Congo portait sur trois mines obtenues par Eurasian Natural Resources Corp (ENRC) par l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. Selon le Financial Times, le Serious Fraud Office britannique s’intéresse de prêt à cette transaction jugée douteuse. Pour Ivan Glasenberg, Glencore est entré plus tard dans les sociétés concernées pour réaliser d’importants investissements, citant le cas du Katanga avec près de 3 milliards de dollars d’investissements.
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