(Agence Ecofin) - Au Nigeria, la consommation de blé est en hausse, portée par des facteurs comme l’émergence d’une classe moyenne appréciant les produits fabriqués à base de la céréale et la multiplication des fast-foods dans le pays. Une situation qui fait le bonheur des importateurs, qui, d’après l’USDA, verront les entrées de blé sur le territoire nigérian passer de 4,1 millions de tonnes en 2012/2013 à 4,3 millions de tonnes en 2014/2015.
Le secteur de la transformation, lui, s’est parfaitement adapté à cette dynamique et se développe, propulsé par des mesures comme l’interdiction d’importer les pâtes alimentaires, ou la levée de l’interdiction pesant sur les importations d’huile végétale, un ingrédient majeur entrant dans la fabrication des pâtes. Aussi les capacités des meuneries nationales sont-elles passées de 6,6 millions de tonnes en 2011/12 à 8 millions de tonnes en 2012/2013.
Désireux de tirer parti de cette croissance, le gouvernement a décidé en 2012 une augmentation des droits d’importations qui ont connu une hausse de 15%, passant de 5% à 20%. Cependant, l’état mène parallèlement une politique visant une plus grande intégration du manioc, dont le pays est le premier producteur mondial, dans les produits à base de blé.
Si jusque là les Etats-Unis constituent le premier pays de provenance du blé consommé au Nigéria, il a cependant perdu un peu de sa prépondérance sur ce marché en raison de la hausse de la taxe sur le blé par le gouvernement fédéral. Ainsi, le pourcentage des importations de blé américain au Nigéria a chuté de 85% des importations totales du pays à 75% depuis 2012.
Le Nigeria ne produit annuellement que 70 000 tonnes de blé pour une consommation moyenne qui dépasse 3,8 millions de tonnes.
Aaron AKINOCHO
Meknès, Maroc.