(Agence Ecofin) - Le conseil ghanéen du cacao a signé le 21 septembre 2016 à Francfort, la convention matérialisant un prêt de 1,8 milliard $, à lui octroyé, par un pool de 24 banques. Le financement obtenu représente un surplus de près de 640 millions $ sur le montant sollicité initialement, et l'institution pourra encore mobiliser si nécessaire un montant additionnel de 200 millions $.
L'argent est destiné au financement de la campagne cacaoyère 2016/2017 au Ghana. Toutefois, ce qui est présenté par les autorités ghanéennes comme un grand succès, soulève le questionnement des observateurs. L’opération est en effet assortie d'un taux de 1,47%, en hausse de 23% comparé à celui de 1,19%, l'année dernière. Cette hausse survient à un moment où les perspectives sur cette matière première sont encore moroses, tant au niveau de la production que des prix.
En effet, bien que les prix sur les contrats futures (2879 $/tonne à mars 2017) s'affichent en hausse de 1,1% par rapport au cours actuel (2877 $/tonne), on est encore loin de la tonne de cacao à 3358 $ atteint le 7 décembre 2015. Au niveau du conseil ghanéen du cacao, on explique cette hausse des taux, par des changements survenus sur le Libor, un des éléments de référence des taux sur les emprunts internationaux.
Le Ghana espère accroître les volumes produits de 500 000 à 750 000 tonnes d'ici les 10 prochaines années. Ses responsables comptent pour cela distribuer jusqu'à 60 millions de plants à haut rendement dès la campagne 2016/2017, et ce jusqu'au remplacement des plants actuels qui sont moins productifs.
Dans l'ensemble cependant, les investisseurs internationaux continuent de se laisser convaincre par les obligations internationales émises par le Ghana. Les rendements sur la plupart de ces papiers ont baissé, en droite ligne avec la forte demande dont ils font l'objet.
Idriss Linge
Meknès, Maroc.