(Agence Ecofin) - Les discussions pour parvenir à la certification du cacao sont actuellement en cours dans les pays producteurs. S’exprimant à la presse le 27 juin dernier à Douala au Cameroun au terme d’un séminaire international consacré à ce sujet, le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a laissé entendre que les pays producteurs attendaient encore de voir la plus value qu’apportait la certification.
La certification du cacao est un concept qui permet de savoir que le cacao vendu en dehors des pays producteurs a été produit dans le strict respect des normes sociales et environnementales et que le cacao vendu n’est pas un produit issu du travail forcé des enfants. Une prime est donc prévue pour ce cacao certifié, mais prime que les cacaoculteurs ne perçoivent pas toujours, car, disent-ils, pour avoir ce cacao certifié, il faut beaucoup plus d’efforts. « On peut être d’accord ou pas sur la certification. Mais, l’atelier de Douala a eu le mérite de confronter les points de vue des producteurs et des industriels. En tant que pays producteurs, nous sommes en droit de nous interroger sur ce que nous apporte la certification, parce que cela a un coût. Est-ce qu’il y a une plus value en termes de rémunération du producteur ? La question demeure », a déclaré Luc Magloire Mbarga Atangana.
En guise de réponse, explique Jean Marc Anga à l’agence Ecofin, « nous avons établi un certain nombre de piste que nous allons approfondir, et comme vous l’avez entendu dans les recommandations, il a été proposé qu’un dialogue direct, cette fois réunisse ceux qui produisent le cacao et ceux qui l’achètent. Cela en dehors de tout autre intermédiaire. Nous pensons que c’est la voie la plus simple, la voie la plus directe et la voie la plus royale d’aboutir à une formule qui permette aux producteurs de bénéficier des efforts qu’ils fournissent pour produire du cacao certifié ».
Un calendrier n’a pas été fixé pour définir la solution finale, « pour éviter de nous mettre la pression », s’est justifié Jean Marc Anga. « Nous allons d’abord rendre compte au conseil international du cacao en septembre prochain et le Conseil va nous donner la feuille de route à suivre pour atteindre cet objectif. Et nous entendons le faire dans les meilleurs délais », a indiqué le directeur exécutif de l’ICCO.
Le plan de l’ICCO en ce moment est de s’assurer qu’il y ait un prix standard du cacao et une prime pour le cacao certifié. Cette prime va représenter l’effort supplémentaire que feront les producteurs pour avoir ce cacao certifié. Le problème : ces primes sont payés, mais l’ICCO et les producteurs estiment qu’elles sont insuffisantes comparées aux efforts fournies. « Mon organisation comprend les pays producteurs et les pays consommateurs. Comme nous l’avons dit, les producteurs constituent le maillon faible de la chaine des valeurs. Donc, notre souci principal est de mettre en œuvre toutes les mesures qui aident à augmenter les revenus des producteurs. La question des prix et de la rémunération de l’effort supplémentaire font partie des mécanismes que nous allons examiner », affirme Jean Marc Anga.
Beaugas-Orain Djoyum
Meknès, Maroc.