(Agence Ecofin) - Le sud-africain Impala Platinum a dégringolé jeudi 25 mai 2017, de près de 9,8%, sur le Johannesburg Stock Exchange (marché financier sud-africain). Dans la journée, l'action avait même baissé de 18%, le niveau le plus bas depuis la crise de 2008, avant de se ressaisir vers la clôture du marché.
Les investisseurs ont sanctionné l'annonce par le deuxième producteur de platine au monde, d'un second projet d'émission d'obligations convertibles en actions, pour 500 millions $ (dans un mix de valeurs en dollars et en Rand). La valeur faciale annoncée pour chaque obligation que l'entreprise envisage d'émettre, représentait près de 4 fois le celle de l'action en bourse. Cela a fait craindre un effet de dilution important du capital existant, et une perte de valeur défavorable aux actionnaires actuels.
Les dirigeants d'Impala Platinum reconnaissent ce problème, mais en minimisent la portée. Selon eux, au moment de la probable conversion, l'obligation aura une valeur supérieure de seulement 35% sur la valeur actuelle des actions en bourse. Traduction, le cours boursier devra rattraper le plus possible cet écart, pour limiter cette dilution.
Or ce que constatent ses investisseurs, notamment les plus petits, c'est que la conjoncture autour du marché mondial du platine, n'est pas très rassurante et ne laisse pas entrevoir de marge de création de valeurs. Pour l'opérateur minier, les arbitrages sont complexes.
L'opération ne se traduira pas par un renforcement de son cash (trésorerie) en argent frais, mais lui permet de repousser l'échéance du remboursement de précédentes obligations convertibles, de 2018 à 2022. Cela lui permettra de stabiliser sa position financière et de doper sa liquidité à moyen terme, en espérant que les choses s'améliorent dans 4 ans.
De ce point de vue, ses dirigeants s'attendent à une forte volatilité sur sa valorisation boursière, dans les prochains jours. Pour le nouveau top management, cette situation est plus facile à gérer que la contrainte de payer dès l'année prochaine 400 millions $.
En lieu et place, la société pourrait juste verser des intérêts de 3,3% pour les obligations souscrites en dollars US et 6,4% pour les souscriptions en Rand (monnaie sud-africaine).
Idriss Linge
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