(Agence Ecofin) - Le fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA) vient d’entamer des poursuites judiciaires contre la banque d’affaires Goldman Sachs devant la Haute Cour de justice de Londres.
LIA, dont les avoirs étaient estimés à 65 milliards de dollars en 2013, reproche au groupe bancaire américain de lui avoir fait perdre plus de 1 milliard de dollars dans des placements de produits dérivés.
Dans un courrier électronique adressé au quotidien américain The Wall Street Journal, un porte-parole de la LIA a justifié le recours aux tribunaux en expliquant que «Goldman Sachs a profité de la relation de confiance qui la liait avec le fonds souverain du peuple libyen».
Le fonds estime avoir perdu 1,8 milliard de dollars sur ces instruments complexes, dont près de la moitié du fait des seuls produits de Goldman Sachs. Au premier semestre 2008, il avait acquis pour 1,3 milliard de dollars de produits structurés auprès de la banque américaine, en particulier des options sur un panier de devises et actions. Des instruments qui ont perdu 98 % de leur valeur en 2010.
Créé en 2007, le fonds souverain libyen a pour mission de faire fructifier les revenus du pétrole qui avaient été jusque là confiés à la Banque centrale libyenne et étaient très faiblement rémunérés. Il a désormais besoin d’augmenter ses liquidités compte tenu de la situation financière délicate du pays : production pétrolière et croissance ralenties, instabilité, risque de guerre civile…
Le gouverneur de la banque centrale libyenne a estimé récemment que LIA devrait avoir 250 milliards de dollars de capitaux, soit 4 fois plus qu'aujourd'hui, afin de protéger son économie contre les aléas des cours du baril.
Très mal noté en matière de transparence-gouvernance (6 sur 100), le fonds est également présent sur le continent africain. Il dispose notamment d'actifs dans les télécommunications en Côte d'ivoire, au Niger et en Guinée, ainsi que dans les secteurs de l'hôtellerie (Ouganda), du textile ou du commerce de détail (Kenya, Ouganda).
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